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Publié par blog813

Métro, boulot, dodo !
     Fonctionnaire, marié, enfant, il ne se passe quasiment rien. Tous ces jours de Parisien bien planté, au bout de la place des Fêtes, chambre, salle à manger, cuisine et la petite Monique. Émilienne fait la soupe.
     Alors, Augustin le boulot ? Tous des ordures, catins, bourriques. A dix heures du soir, c’est tisane.
     Au boulot, c’est la blouse. Il y a Rose, elle est concave de partout, mais souriante, catho, vierge, tout ça pour une même femme, diable !
     Toute la bande est des paperassiers. Ce n’est pas normal que ce soit celle-là qui soit cheffe, c’était mon tour. À longueur de journée, c’est le théâtre. Pour Augustin, ça fait dix ans. L’inspecteur principal en prend à son aise. Tous de hausser la voix, ce sera tout !!
     Le tour de France prend de la place. “Je vous l’avais bien dit .”
     Pourvu que le portillon de Chatelet soit encore ouvert.
     En tout cas, la Conardot passe du temps sur le coin de son bureau, salope !!
     Un dimanche par semaine comme il se doit, la petite Monique profite de papa, alors que c’est maman qui s’en occupe. Le parc de Vincennes n’est pas bien loin, pour une cannette de bière.
     Augustin en a marre et Émilienne lui dit : Mets ton poing dans ta poche !
     Au cinéma, il veut des gangsters et des femmes fatales.
     Il refait sa vie avec des idées politiques, du cinéma américain et des vélos enfermés dans la cave.
     Une visite chez l’inspecteur principal met un peu d’ambiance. Salut !!
     Voilà venu le temps  de le réflexion au pied de la fontaine Médicis. Émilienne a le nez fin. Du boulot, il y en a partout dans les petites annonces. Et en effet, les annonces sont petites, à ce jour, tout est fermé.
     Augustin parle de dignité humaine. Ils sont où les jours de demain ?
     La famille s’écroule, le poing dans la poche fait mal à l’un comme à l’autre. La petite Monique pleure. Il attend la sortie de Paris-Soir. Il y a là, Odette et sa robe rouge à parements blancs. Les annonces ne vont nulle part, même pas  à la terrasse des cafés. Odette et Augustin préfèrent le bois de Saint Cloud.
     Je peux vous embrasser Odette ? Il l’embrasse et rentre chez lui. La porte est fermée. Mais celle de monsieur Bidon est ouverte.
 
     On est en avant guerre, le travail est rare, les journaux le disent. Quitter son administration, c’est prendre des risques. Madame veut bien baisser la tête, pour Augustin, c’est non ! Pas question de se laisser écraser les pieds.
     La hiérarchie de me traitera pas de cette façon. La suite est évidente, il suffit d’ouvrir la porte. C’est dans la famille qu’elle se ferme. Augustin montre son marteau. Lui manque-t-il la faucille ?
 
     L’Homme au marteau, Jean Meckert, Ed. Joelle Losfeld, février 2006.
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