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Publié par blog813

Il y a quelque temps, des échanges sur la liste de discussions 813 ont évoqué la découverte de Jim Thompson. Par quel livre fallait-il commencer la lecture de son œuvre ?

thompsonPar quoi attaquer Thompson ? Tout, à la suite ! Mais n’ayez crainte, c'est Thompson qui vous attaque. Jim Thompson serait-il à ce point unique pour être considéré comme le plus "grand" écrivain auteur de roman policiers et romans noirs ou l’un d’entre eux parmi d’autres. Rares sont les dissonances, Thompson fait l'unanimité, flanqué cependant de Burnett et de Cain. Mais Thompson se détache. Sa vie est un long scénario, crasseux, violent, alcoolisé, du brut, sans complaisances dans une Amérique exposée au dessous de la ceinture, la bouteille à la main et l'arme prête à cracher. Les détraqués qui peuplent ses romans ? Des hommes, professions shérifs (comme le père de Jim). Des victimes ? Les mêmes, des dommages pour tous et, plus souvent, pour toutes. Lequel parmi ses « héros » se 1275.jpgdétache-t-il : Nick Corey ou Lou Ford ? Corey, pour l’utilisation de son arme et malgré tout sa jugeotte de Machiavel de cambrousse. Lou Ford, lui, c'est les femmes qui le rendent attachant et, comme chacun sait, il vaut mieux les avoir dans sa poche, hum ! plutôt qu'être au bout du canon de leurs armes. Comme le souligne Claude Mesplède, le congrès des chiens qui termine 1275 âmes vaut son pesant de parabole pour décrire l’homme dans son humaine condition, toujours à rechercher le pire, longtemps, un homme dépité quand il découvre le fond de la poubelle. Des fois, dans le fond de celle-ci… non il n'y a pas de fond. Si, un miroir… Le lecteur qui découvre Thompson n’en réchappe pas, Thompson laisse des traces, des cicatrices à l'ancienne, le chirurgien Thompson ne fait pas dans la dentelle. C’est à ces « marques » de lecture, qu’on reconnaît un grand écrivain ayant « a voice » comme on dit.
Je m'appelle Nick Corey, je suis le shérif d'un patelin habité par des soulards, des fornicateurs, des incestueux, des feignasses, et des salopards de tout poils.

Patrice Lebrun (2012)

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