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Publié par blog813

En différé de : TAG à la Villette

Pierre Michel Pranville est allé voir TAG, samedi au théâtre de La Villette.

En léger différé donc.

Du noir sur les planches avec TAG

Samedi 11 avril. Théâtre Paris-Villette.

 

Du 8 au 12 avril, La compagnie Bouche Bée a joué TAG au Théâtre Paris-Villette. L’auteur de TAG est Karin Serres. Le spectacle a été mis en scène par Anne Contensou et quatre interprètes jouent la dizaine de personnages qui font vivre cette histoire policière en deux épisodes de 50 minutes. Et comme dans tout roman noir, ce n’est pas l’intrigue qui compte le plus mais l’atmosphère. Et quelle atmosphère ! Des effets de lumière, des décors changeants reconstituent un univers glauque à la périphérie d’une grande ville : un terrain vague, une gare de triage désaffectée, une cité vidée de ses habitants. Un inspecteur de police déjanté et sa sœur, libraire, y découvrent des tags à la signature identique à celle qui avait été peinte au dessus du corps de leur mère assassinée il y a plus de trente ans, un meurtre inexpliqué attribué au père qui disparut le même jour. Qui est la mystérieuse graffeuse qui signe de trois points rouges ? Qui est le vieil SDF en fauteuil roulant qui hante le quartier ? Pourquoi cette hargne chez l’inspecteur de police qui, quand il a du mal à la contenir, le transforme en chien haineux ? Quelle est sa faille originelle ? Pourquoi tous ces chiens qui rôdent ? Ce sont les questions qui sont posées pendant le premier épisode et qui trouveront des réponses dans le second.

 

Nous sommes loin d’une enquête de salon où le détective courtois désigne le coupable parmi des suspects bien élevés. Les quatre comédiens courent, crient, chantent ou... aboient en chœur,  martèlent de leurs poings les décors de grilles métalliques et de tôles ondulées. Cette exacerbation orale et visuelle surprend au départ ; ça craint, comme quand on rentre dans une zone qui a mauvaise réputation, puis on s’y fait et, dès qu’on a les codes, on se sent plus à l’aise, et on retrouve le sens de l’intrigue policière, fil rouge rassurant dans cette tempête de sons et de lumières.  Il faut saluer une mise en scène hypertonique et une performance d’acteurs hors du commun. Si vous n’avez pas profité du partenariat entre 813 et le théâtre entre le 8 et le 12 avril, et si ce spectacle très original part en tournée, guettez-le, allez-y et laissez vous prendre à frissonner. 

 

                                                                                                          Pierre Michel PRANVILLE

 

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