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Publié par blog813

Le Goéland Masqué a décerné son PRIX    MOR    VRAN    DE    LA    BD    2016

Un message de Marie Pen Du - du Goéland Masqué

25    avril    2016    


Co-présidé    par    François    Bourgeon    et    Alain Goutal,    le    jury    BD    de    l’Association    Le    Goéland Masqué    (Penmarc’h,    Finistère)    a    décerné    hier à    une    large    majorité    son    Prix    Mor    Vran    de    la    BD    Noire    à  Un    certain    Cervantès  de  Christian    Lax,    aux    éditions    Futuropolis.        
    
Le    Prix    Mor    Vran*,    doté    de    1000    €,    sera remis    officiellement    le    samedi    14    mai    lors    de  l’inauguration    du    XVIème    festival    du    Goéland  Masqué    (13-16    mai    2016).    

    
(* Mor Vran    :    mot    breton    pour    cormoran,    se  traduit    littéralement    par    corbeau    de    la    mer.)  
 


Pour ceux qui pouvaient encore en douter, cette œuvre confirme à la fois l'immense talent de Christian Lax et la capacité de la bande dessinée à se hisser aux tous premiers rangs des productions culturelles contemporaines. Alain Goutal l co-président du jury Mor Vran avec François Bourgeon) élève même «  Un certain Cervantès  » au rang de «  chef d'œuvre  ...œuvre parfaite dans les textes et le graphisme  » (Le Télégramme 25 avril 2016)
 

En effet, l'ouvrage est d'abord à remettre dans une longue tradition culturelle qui depuis des siècles explore les différentes variantes du mythe de Don Quichotte. De Gustave Doré à Picasso, de Thomas Mann à Terry Gilliam, Don Quichotte et Cervantès n'ont cessé de questionner les motivations de nos actes. C'est sans doute pour cela qu'Orson Welles ne put jamais l'adapter au cinéma alors que Michel Foucault dans son extraordinaire «  Histoire de la folie à l'âge classique  » avait réussi à parler d'un homme de bonté «  derrière un délire de grandeur».


Par ailleurs Christian Lax, avec beaucoup de subtilité, inscrit son épopée au cœur des enjeux de notre monde contemporain qui, comme au XVIème siècle, connaît une profonde mutation.
Si le temps de Cervantès fut celui d'une difficile transition entre l'utopie chevaleresque du Moyen Age (celle magnifiée de la Reconquista) et le réalisme financier du capitalisme marchand (celui de l'exploitation du Nouveau Monde), notre époque connaît à son tour une même césure avec l'impact croissant du néolibéralisme bancaire sur notre quotidien et la surveillance informatique qui l'accompagne. La montée de l'intolérance religieuse conduit, à quelques siècles de distance, à mettre à l'écart les populations migrantes qui viennent du Sud et à l'index les œuvres romanesques qui menaceraient les fondements de nos sociétés (exit Nabokov, Bukowski, Jim Morrison, Tony Hillerman, en passant par les écrivains de la beat generation).  


Cette œuvre est également une belle variation sur les mythes culturels américains. Ainsi, Monument Valley, en plein territoire navajo, célébré par le cinéma de John Ford, devient-elle un paysage de moulins à vent pour un Mike Cervantès «  chevauchant  » sa Ford Mustang.


Enfin, au bout du «  road trip  » là-bas, loin dans l'Est, à New York, les mythes de King Kong et du Chelsea Hôtel se rejoignent pour nous embarquer vers des territoires où le rêve et l'utopie continuent au delà de la dernière page...  
( Texte    Roger    Hélias    )

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L
Belle envolée, je n' ai jamais pu lire ni James Joyce ni Cervantès pour ce dernier dans les 2 dernières traductions. Je relis la préface de J.Claude Chevalier de la traduction d'Aline Schulman (au Seuil en 1997) intitulé: "Nouvelle sortie de L' Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Mancha". Je vais essayer avec cette BD et tenter de reprendre à nouveau le texte avec et sans image. Merci.
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