[en différé de] Regards Noirs Niort (avec 813)
Tout a commencé pour nous, largement en amont avec la proposition de Louis Haie, membre de 813 et bénévole sur Regards Noirs : avoir une action excentrée avec Cloé Mehdi, du côté de Royan en Charente Maritime. Cloé venait juste de remporter le trophée 813 domaine français. Les organisateurs de Regards Noirs ont accepté et ce fut à la médiathèque de La Tremblade que la chose a été programmée le vendredi 2 février.
Depuis le mercredi 31, réalisateur, scénariste et illustratrice avaient rencontré les
populations à la médiathèque de Fors ; la veille de notre rencontre, le 1er février. À St Symphorien Françoise Guérin et Juana Salabert ; à Magné, Romain Slocombe avait fait de même . Le 2 février deux animations décentralisées étaient proposées ; à Prahecq avec Masmondet et Pagan et à la Tremblade (hors deux Sèvres), la nôtre.
◄ Romain Slocombe et Clémentine Thiébaud à Magné
L'organisation avait fourni une voiture de location à Louis qui est donc venu me chercher. Ensuite direction Rochefort récupérer Cloé Mehdi. Finalement nous arrivons à la médiathèque de La Tremblade vers 17 h 30 - pour commencer à 18 h 30. Ce petit temps nous a permis de discuter avec Cloé. Accepte-t-elle qu'on la tutoie ? Nous apprenons par exemple qu'elle ne livrera aucun élément biographique et qu'elle ne veut pas retrouver une photo d'elle sur les réseaux sociaux. Nous nous contenterons donc des 5 lignes de biographie trouvées sur la présentation de Monstres en cavale. Je l'ai déjà rencontrée à la BiliPo pour la remise de son prix mais je n'avais jamais eu de conversation aussi suivie.
Arriver un peu en avance a permis aussi de discuter un peu avec les bibliothécaires et qu'elles fassent connaissance avec l'auteur. Cloé a tout de même accepté qu'on prenne un cliché mais promis ne le diffusez pas. Elle ne peut refuser aux journalistes mais elle n'aime pas ça.
Louis H., Cloé Mehdi, Boris L.
La salle mise à notre disposition est vaste ; elle accueillera ce soir-là une vingtaine de personnes (bibliothécaires comprises), ce qui déçoit un peu Sophie, la bibliothécaire, mais qui n'est pas si mal. Toujours difficile de prévoir comment une telle séance va marcher.
L'entretien est chaleureux, Louis et moi nous complétons selon l'ordre défini. Cloé, bien qu'elle ait affirmé ne pas bien maîtriser l'oral est parfaite : elle parle au naturel, sans fioriture et l'on voit bien que certains sujets la passionnent. Bref l'heure passe sans qu'on s'en rende compte, une lectrice explique qu'elle a été émue aux larmes en lisant Rien ne se perd. La libraire de la ville vend les livres que Cloé dédicace, on trinque avec un peu de pineau...
19h30, il faut repartir car on nous attend à 21 h pour le repas au Moulin du Roc. Cloé fatiguée préfère aller directement se coucher (elle est partie très tôt de Lyon, puis train jusqu'à la Rochelle, train jusqu'à Rochefort).
Louis et moi déjeunons à la table de Julien Védrenne et son épouse, en grande discussion avec Hugues Pagan que je n'avais pas vu depuis 20 ans et qui habite aussi en Charente Maritime.
Les repas ici sont différents des autres festivals. On sert les personnes au fur et à mesure de leur arrivée. C'est une option assez confortable pour les auteurs mais qui nécessite beaucoup d'attention pour les deux ou trois serveurs qui opèrent. Nous attaquons l'entrée alors que les autres sont encore au dessert mais Pagan est disert et nous narre quelques anecdotes policières où il est question de son ancien travail d'inspecteur divisionnaire. Pas de quoi s'ennuyer.
Nous mangeons avec Nicolas Marjault, ancien adjoint à la culture de Niort et "local de l'étape" : ils sont deux auteurs de polars édités sur Niort. L'an dernier, l'autre était invité, cette année, c'est lui. Il se révèle que nous avons pas mal de points communs.
Après le repas de midi, c'est l'heure de l'inauguration avec le maire, le directeur de la médiathèque du Moulin du Roc et l'adjointe à la culture.
Ai-je dit que le Moulin du Roc est un endroit qui contient tout : une immense médiathèque, une salle de cinéma, une salle de spectacle, un café et une salle vitrée faisant office de bar, nommé pour l'occasion, "Le belvédère", un grand hall où les auteurs dédicacent, et même un service de restauration isolé avec un espace bar convivial. Bref un lieu idéal.
Notre table est dressée devant le lieu où l'on vend les billets de cinéma, ce qui fait que nous voyons passer beaucoup de monde mais pas obligatoirement intéressés par le polar.
Deux autre 813ziens niortais (avec Louis, ils sont trois) viennent renouveler leur adhésion.
Je profite d'une accalmie pour faire quelques achats, notamment le roman de Jacky Schwartze. J'attendais cette occasion pour me le faire dédicacer.
Je laisse Louis au stand pour aller voir le débat mené par Julien Vedrenne avec le norvégien Gunnar Staalesen, le Toulousain Benoit Séverac et l'ancien flic, réalisateur et scénariste Hugues Pagan.
Le débat est intéressant ; le Norvégien accompagné de son traducteur, Alex Fouillet, s'efforce de parler en français. Il évoque son personnage de privé qui a vieilli en même temps que lui.
Gunnar Staalsen et son traducteur ►
Benoit Séverac parle avec sincérité des vétérinaires et surtout des SDF et du rapport étroit qu'ils entretiennent avec leur animal (chien le plus souvent) qui est mieux soigné et entretenu qu'eux mêmes.
Hugues Pagan évoque son ancien métier et termine en faisant rire l'auditoire : Hugo a dit (en gros) Le flic est bête mais les malfrats sont encore plus bêtes. Il raconte alors l'histoire d'un paysan. Ça se passe un jour de neige ; tout est blanc. Soûl, il prend son fusil et marche jusque chez son voisin dont il veut tuer la femme. Il tire deux cartouche dans la porte et rentre chez lui. 3 heures plus tard les gendarmes frappent à sa porte et viennent l'arrêter. Le gars dit alors : " Mais comment vous avez fait pour me trouver ? "
Retour au stand, calme. 18 h, nous plions bagage et allons au café du Moulin du Roc pour assister au débat animé par l'ami Fred Prilleux.
Fred Prilleux (813) Olivier Bocquet (Scénariste) Léonie Bischoff (dessinatrice) Paul Ardenne (universitaire)
Le débat porte sur l'adaptation ; Bocquet et Bischoff sont à leur troisième adaptation de Camilla Läkberg. C'est intéressant et la présence de l'universitaire ajoute encore plus de profondeur à tout ce qui est débattu. On le retrouvera le lendemain pour la remise du prix Georges Henri Clouzot de la meilleure adaptation. Fred et lui étaient membres du jury et leurs propos se complètent bien. Du coup, le dimanche, j'achèterai la Princesse des glaces.
Pour clore la soirée, le prix Clouzot de l'adaptation BD est remis par le jury, et Mme Ghislaine Gracieux, gestionnaire testamentaire de l'oeuvre du cinéaste.
On reconnait Fred Pirlleux (3e à partir de la gauche), Julien Vedrenne, Madame Gracieux, Paul Ardenne (président du Jury) et l'adjointe à la culture de Niort. José-Louis Bocquet, filleul de Georges Clouzot n'avait pu venir.
Après le repas du soir, pris en compagnie de... Hugues Pagan, que sa femme a rejoint et Hervé le Corre. Les groupes se divisent certains vont au Concert de Jazz, la majorité des autres se rendent à la Nuit noire électro.
Notre petit groupe a choisi le jazz. Paul Lay, pianiste, Simon Tailleu, Contrebassiste, Isabel Sörling voix. Concert varié mêlant morceaux plutôt free, traditionnels (Adieu Venise provenca-a-le), chansons de Nina Simone, et même une chanson de Tino Rossi (Le plus beau de tous les tangos du mon-on-de) pour terminer. Ces trois-là prennent grand plaisir à jouer. Les instrumentistes sont virtuoses et la femme qui bidouille sa voix avec une sorte de synté a une tessiture allant du grave au très aigu. Je pense que de notre groupe je suis le seul à avoir tout apprécié. Sinon, les avis sont mitigés.
Repas de midi en compagnie quasiment des mêmes. Pagan nous démontre que le concert d'hier soir ne valait rien. Bon, ne le contredisons pas et nous discutons littérature et philosophie.
Nous installons à nouveau notre table mais cet après-midi peu d'amateurs passent ce qui désespère un peu Florence Laumond qui a été notre lien depuis le début avec le festival. Comment faire pour rendre le dimanche attractif ? S'arrêter au samedi ?
Je vois Paul Ardenne partant à la tête d'un groupe plutôt conséquent ; il va les guider dans une exposition dont il est le commissaire.
Louis profite d'un temps sans visiteurs pour photographier les invités. Galerie de portraits.
Jax Miller
Gunnar Staalesen
Benoit Séverac, Marion Brunet, Nicolas Marjeau
Léonie Bischoff dédicaçant un album
Hugues Pagan et Madame Pagan, Hervé Le Corre
Et puis....
une bénévole à l'accueil
Le libraire BD exhibant le prix Clouzot de l'adaptation
La table 813 est rejointe par un invité inattendu, Patrick Moreau qui depuis quelques mois met régulièrement à jour une des pages les plus visitées du blog (salons et festivals).
Cela nous donne l'occasion d'échanger de vive voix sur la gestion du blog et de réaliser une photo de famille 813
Louis H., Patrick M., Boris L. et Fred P.
Quoi encore ? Une image de Hugues Pagan à la table 813 et posant avec une revue.
Et puis le dernier débat : il va être question de rebouteux, avec Nicolas Bonneau, de la compagnie La Volige et du Mystère Croatan, dernier ouvrage de Jose Carlos Somoza, modérés par Julien Vedrenne.
Jose Carlos Somoza, le verbe haut, toujours accompagné de sa traductrice, Mariane Millon, nous parle de surnaturel et de philosophie. Pour ceux qui ne le connaissent pas, lisez la Caverne des idées !
Nicolas Bonneau a mené enquête dans la Sarthe pour rencontrer sorcier(e)s et rebouteux à partir duquel il a écrit et dirigé un spectacle mêlant témoignages, musique et marionnettes.
Pour rassurer Florence Laumond, je lui fais valoir que cet entretien a rempli le café du Belvédère (plus d'une trentaine de personnes) et qu'il y avait une queue comme ça devant la salle où le spectacle allait se jouer les Malédictions. Peut-être que le salon n'avait pas fait le plein de visiteurs mais le public (varié, ce dernier public venait plus pour la Volige que pour le polar) avait répondu présent jusqu'au bout des animations.
Alors ? repenser le festival en l'ouvrant plus sur l'agglomération, en proposant des animations toutes l'année ? Peut-être, cela marche bien ailleurs.
En tous cas les 813 remercient l'équipe qui les a si bien accueillis. C'est le cas partout où nous allons mais il faut que cela soit dit.
B.L.