Un cadeau de Sébastien Rutès
Chers amis,
comme convenu, voici le lien pour Pandémie. Le texte est disponible en lecture ou au téléchargement en suivant le lien ci-dessous.
Ci-dessous l’avant-propos que j'ai rédigé pour l'occasion :
J’ai écrit les premières pages de Pandémie – l’histoire de Jebediah Scott téléporté par les Xah-lel sur la planète vitrifiée en pleine Première Guerre mondiale – en août 2012 à San Francisco, sur un coin de table de cuisine. Impossible de me souvenir aujourd’hui si l’épidémie de MERS-CoV (déjà un coronavirus) au Moyen-Orient avait à voir avec le choix du sujet, ou simplement l’envie de m’essayer à la science-fiction. Hasard ou coïncidence, c’est justement en 2012 que Jack London a situé l’action de La Peste écarlate, un siècle exactement après sa publication.
Voir dans l’Humanité un virus – le « vibrion mortel » de Conan Doyle – n’a rien de nouveau, les multiples références d’Edouard, le professeur de littérature, en attestent. Les romanciers ont imaginé toutes sortes de réactions naturelles à notre prolifération. Aujourd’hui encore, il en est pour voir dans la pandémie de Covid-19 un symptôme de notre rapport pathogène à la Terre. Mes Xah-lel, extraterrestres soignants en charge des planètes malades, incarnaient ces questionnements : Et si nous étions des microbes ? Et si nos maladies étaient des remèdes ?
Je me souviens d’avoir envoyé ce texte à deux ou trois éditeurs, qui ne l’ont pas lu. Les délires pandémiques et les confinements mondiaux ne concernaient que les geeks et les fans d’apocalypse zombie. La vraie littérature traite de sujets plus cruciaux. Encouragé par quelques amis (des geeks fans d’apocalypse zombie), j’ai retenté le coup deux ans plus tard, en reliant l’épidémie à d’autres thèmes de l’écologie – le réchauffement climatique notamment –, sans plus de succès. Depuis six ans, Pandémie couve au fond d’un tiroir. J’ai pensé que le moment était venu de l’en sortir. Ce sera peut-être une lecture anxiogène en ces temps de confinement, mais je l’espère divertissante. Je n’ai rien modifié, pas même le titre, je n’ai rien adapté à la situation que nous vivons et qui ne me semble pas pour l’instant, sans recul, au cœur de toute cette souffrance, matière à littérature – à part peut-être à d’anodins journaux de confinement sans conséquence. On voudra bien pardonner son ingénuité de style – celle de mes débuts et celle aussi de mes modèles en la matière, je m’en aperçois en profitant de la quarantaine pour relire l’œuvre d’Howard Philip Lovecraft comme d’autres relisent Proust, on a la madeleine qu’on peut – eu égard à quelques intuitions que la réalité ne dément malheureusement pas et aux questions qu’il pose sur notre modèle de civilisation, restées jusqu’à présent sans réponse.
Merci aux 813ziens qui y trouveraient un intérêt !
Amicalement,
Sébastien.