Le Panier de Jeanne et Pierre
Pâques est derrière nous. Qui a pensé à cacher des livres plutôt que des œufs dans son jardin ? Il est vrai qu’avec la pluie, on leur aurait fait des misères. Et pourtant : neuf ou d’occasion (non, non, pas de polémique…) quel plus beau cadeau pour les petits comme pour les grands. En attendant d’en ajouter au bouquet de muguet que vous allez forcément offrir, voici un panier étranger plein de fureur et de mystère, de vérité et de fiction.
Châtiment
Percival Everett traduit par Anne-Laure Tissut
Actes-Sud 2024
Billet rédigé par Laulo
Voici un roman construit d’une manière telle qu’on en oublierait que le fond est si tragique.
Percival Everett, avec Châtiment, est parti d’un fait malheureusement authentique, le lynchage d’Emmett Till, 14 ans, en 1955, dans la ville de Money dans le Mississippi.
Cet état, comme beaucoup d’autres et particulièrement dans le Sud, a très longtemps pratiqué la ségrégation (est-ce vraiment terminé ?) et a été le berceau du KKK (mais doit-on en parler au passé ?).
Sans même changer les noms des protagonistes de ce drame, l’auteur imagine une vengeance à hauteur du crime avec les meurtres des descendants pas si innocents que ça des assassins du jeune Emmett, accusé à tort par une « blanche » de l’avoir sifflée dans la rue.
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Dans la maison de mon Père
Joseph O'Connor traduit par Carine Chichereau
Rivages 2024
Billet rédigé par Nicole Grundlinger
A partir d'une histoire vraie, Joseph O'Connor construit un roman haletant, sorte de thriller historique qui nous immerge dans la Rome occupée par les Allemands un peu avant Noël 1943. Son héros, Hugh O'Flaherty est un prêtre irlandais rattaché au Vatican et qui joua un rôle décisif dans la résistance ; pour nous, l'auteur reconstitue les heures cruciales d'une opération éminemment risquée alors que des rumeurs font craindre l'invasion du Vatican par les forces d'occupation. Depuis des mois, le prêtre et ses coéquipiers camouflés en membres d'une chorale œuvrent pour cacher et faire évader des prisonniers, des juifs et des soldats alliés au nez et à la barbe de Paul Hauptmann, le redouté et redoutable Obergruppenführer. L'étau se resserre autour d'eux et la tension devient insoutenable tandis que la narration fait alterner les minutes de cette nuit de tous les dangers avec les témoignages de certains protagonistes interviewés une vingtaine d'années après les faits.
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On m’appelle Demon Copperhead
Barbara Kingsolver traduite par Martine Aubert
Albin Michel 2024
Traducteur : Martine Aubert
Billet rédigé par Yvan
«C’est nous le chien de l’Amérique », c’est ce qu’on dit à Demon Copperhead, adolescent, en cours de roman. Pas le genre chienchien à sa mémère, plutôt le clebs décharné par la faim qu’on roue de coups de pied et qui encaisse, jusqu’à ne plus pouvoir.
Tout un monde tient dans ce petit bout de phrase. Le passé, le présent et l’hypothétique avenir. Les douleurs, les rabaissements, la survie du quotidien. La manière dont on voit les gens des Appalaches.
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Nightfall
David Goodis traduit par Christophe Mercier.
Rivages Noir 2009 (première édition française La Nuit Tombe, Gallimard 1950)
Billet rédigé par Seb
« John mit une cigarette à sa bouche et l’alluma. Il s’assit sur bord du canapé-lit. Sam et Pete étaient debout contre le mur, droits comme des statues. Vanning se trouvait donc au centre de la pièce, avec la lumière blanche du plafond qui lui tombait sur le sommet du crâne en une lente cascade. Son visage lui faisait mal à cause des coups de poing américains et la tête lui tournait beaucoup, mais pas au point qu’il ne pût rester debout, à se balancer d’un pied sur l’autre. Il tourna le dos aux deux hommes qui se tenaient contre le mur. Il regarda John. »
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