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Publié par blog813

Voyage dans la contre-culture...

Je considère François Darnaudet comme un ami. Il m'a fait passer son dernier ouvrage, Le Voleur de talents, édité par La mouette de Minerve, à paraître en avril.

Je ne me permettrais pas un coup de ♥ qui pourrait être mal vu par les puristes, on va donc appeler ça une chronique de lecture et un coup de pouce.

Autant le dire de suite, j'ai aimé cette novella (100 pages, 114  si on ajoute les notules sur tous les dessinateurs cités dans l'ouvrage). J'ai replongé dans mon passé.

Avant d'entreprendre le contenu, voici la notice biographique envoyée par l'éditeur :  

       François Darnaudet débute sa carrière en 1985 aux éditions Corps 9, où il écrit des nouvelles fantastiques. Pendant plusieurs années, il publie des dizaines de nouvelles d'humour noir, fantastiques ou policières dans Hara-Kiri, Professeur Choron et Fluide Glacial.
     Il est également l'auteur de romans policiers – dont deux Poulpe -, de deux « Gore » au Fleuve noir et de romans fantastiques et d'humour noir. II est aussi scénariste de bandes dessinées.
     Il a obtenu le Prix Masterton en 2006 pour Le Regard qui tue, les Prix de L'Académie du Bassin d'Arcachon 2016 et Tangente des lycéens 2017 pour L'Homme qui valait des milliards, ainsi que le prix Virtuel du roman policier 2008 pour Le Retour Du Taxidermiste.

J'ajoute qu'il a enseigné les mathématiques, tout en pestant contre ce qu'il appelait " l'Inéducation Nationale", et qu'il a écrit avec son fils Boris et sa femme.

Donc au cœur de ce court roman, un personnage de voleur dont on ne sait pas qui il est. Dans les années soixante, il passe inaperçu dans les milieux qu'il fréquente, la librairie Le Kiosque, avec Jean Boullet, Druillet, Dionnet ; ou la librairie Le Terrain vague, tenue par l'éditeur Losfeld.

Une des seules dénominations qui le distinguera sera Monsieur café, souvenir du temps où il préparait le café pour les autres. Il dessine des BD médiocres qui ne seront jamais publiées, il a tout essayé mais se heurte à un perpétuel refus. Il s'habillera tout en noir avec un  Stetson de la même couleur et surtout, profitant de sa non-existence tangible, il volera « des dessins originaux de Jean Boullet et de Jijé, des livres rares de Losfeld, le premier tableau de Philippe Druillet (qu'il appelle le Géant), le cadeau de mariage de Moebius à Dionnet,  les planches originales de la BD de Monsieur Vénus et Fajardie, et plein d'autres merveilles aujourd'hui disparues.* ».

Vous l'avez compris, François Darnaudet nous propose un voyage dans le temps, de 1966 à 1987 (et même au-delà) sur les traces de la contre-culture qu'il a adorée (Hara Kiri, Professeur Choron, Métal Hurlant, Fluide glacial, Ah nana, Charlie mensuel,...) et dont il a été un maillon. Bien sûr, si vous avez moins de soixante ans, vous n'avez pas connu cette époque. Vous n'êtes peut-être même pas nés au XXe siècle mais de tous les noms que cite Darnaudet, vous avez dû entendre parler. Ça n'est pas un roman historique mais, si on s'en réfère à la notule finale, nombre des ces auteurs sont encore vivants.

Voici copie de l'avertissement au lecteur, p. 7 :

REMERCIEMENTS EAVERTISSEMENTS DE L'AUTEUR

Je remercie Jean-Pierre Dionnet d'avoir accepté que je m'inspire des informations tirées de ses mémoires concernant les vols dont il avait été la victime pendant la période Snark et Métal hurlant ainsi que Philippe Druillet qui m'a élégamment écouté lors du festival de BD d'Eauze, en août 2022, lorsque j'ai bafouillé pour lui demander le même type d'autorisation, et m'a finalement lancé, un sourire sur le visage, un verre de Tariquet blanc à la main, un classieux : « Ben oui, fais-le ! Il faut bien que tu t'éclates ! »

Je remercie également Patrice Serres, alias Esdé, mon ancien rédacteur en chef à Hara-Kiri et Professeur Choron pour m'avoir publié au vingtième siècle et pour avoir évoqué l'histoire de Pilote, de Hara-Kiri et les origines du Tarot lors d'un entretien téléphonique récent très riche et très émouvant pour moi, quelques mois avant son décès. Et merci à Philippe Jozelon, alias Monsieur Vénus, illustrateur de deux de mes romans chez Nestiveqnen et avec lequel j'avais partagé des sommaires de Professeur Choron, pour nos échanges sur l'étrange BD oubliée et inachevée de Frédéric Fajardie et Monsieur Vénus, La Chauve-souris de Berlin.

Voilà, une petite pastille de souvenirs avec copie des planches disparues** ou de couverture de mensuels de l'époque. Sans vraiment de nostalgie mais un bon moment à passer avec François Darnaudet. Quand on le connaît, on sait qu'il y a une part d'autobiographie dans ce roman, il évoque ses propres déchirures et la passion qu'il a eue pour cette littérature. D'ailleurs, il se cite dans la notule finale...

Bonne lecture.

Boris le facteur

 

* citation du 4e de couverture

** mais comment a-t-il fait ?

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