Le billet de Patrice Lebrun : Le Corre et Ellroy
Darlac, c'est le flic au passé plus que trouble. Aujourd'hui, dans le Bordeaux des années cinquante, les truands se portent bien et les méthodes policières aussi.
Daniel a 20 ans, il est mécano chez Claude Mesplet, et l'aventure qui l'attend, c'est l'Algérie. Il n'a pas peur, n'a pas d'appréhension, pourtant ses parents sont morts dans les camps.
Darlac est un salaud avec tout le monde, il ne sait pas faire autrement.
Et puis, André qui revient de chez les morts, peut-il avoir en lui un plus grand secret? A chaque fois la mémoire des camps, les corps que l'on jette dans le crématoire et aujourd'hui, tous ceux qui ont échappé aux camps. Il est là pour de venger, il a perdu sa femme et son fils ne sait rien de lui.
Daniel débarque en Algérie, il hérite d'un fusil à lunette, il ne manque plus que l'occasion de s'en servir.
Darlac traine une chaine et celui qui découvre la vérité n'est peut-être pas la bonne personne.
Pour Daniel le Djebel, les copains coupés en morceaux et les rêves restés en France.
Darlac ne peut échapper à André, il est là pour le retrouver, un de ceux qui l'a envoyé là-bas.
Chasse à l'homme, trois hommes, Darlac le plus beau salaud qu'on ait jamais vu. Il va rencontrer la vengeance et à celle-là il ne s'y attend sûrement pas.
André "Jean" Delbos lui aussi a des reproches à se faire. Il croise la mauvaise personne au mauvais moment, les regrets ne suffisent pas.
Daniel... il ne lui reste qu'une chose raconter la vérité.
Destins croisés de la collaboration à la guerre d'Algérie, de ceux qui ont choisis, aux victimes des circonstances.
Écrit comme dans les années cinquante, il ne reste qu'à mettre une tête d'acteur sur chacun, à le beau film que ça ferait.
"Les lâchetés ordinaires, les bassesses inavouées, les secrets enfouis."
Après la guerre, Hervé Le Corre ; Rivages, Mars 2014.
N.B. Hervé Le Corre a obtenu le Prix Le Point du polar européen avec ce roman