Panier de Jeanne
Marché du vendredi 13 (juin 2014)
Jour de chance ou de malchance ? De chance, bien sûr, puisque vous allez trouver dans ce panier de quoi échapper à la marée footballistique… Pour ne pas me fâcher avec la moitié masculine de nos lecteurs de polars (bien que les femmes soient majoritaires dans ce domaine-là…) je les autorise à garder un oeil sur l’écran scintillant de leurs nuits blanches, du moment qu’ils réchauffent un bon polar sur leurs genoux.
Mesdames, haut les cœurs, ça n’aura qu’un temps… Après, on attaquera le tour de France, puis enfin, le silence des cigales… propice à la lecture.
Il n’est jamais trop tard.
Chris Costantini
Éditions Versilio 2014
Par Delphine
Il y a des jours où l’on fait de belles découvertes, le jour où j’ai ouvert le roman de Chris Costantini en était un.
Thelonious Avogaddro (avouez que l’ensemble est assez particulier) est un personnage très attachant. Si comme moi vous prenez cette série en cours, vous allez découvrir un homme au passé chargé, dynamique, volontaire, tenace et surtout plein de souvenirs dont certains aimeraient être vengés.
La mort de son père va réveiller des douleurs et des souvenirs mais aussi de nouveaux éléments que Thel (c’est plus simple que Thelonious) ne pourra garder sous silence. Il faut qu’il sache ce qui s’est réellement passé la nuit où sa sœur a été assassinée. Le fait qu’il veuille rouvrir certains dossiers ne va pas plaire à tout le monde et en plus de son excellent réseau d’informateurs, il va devoir aussi jouer des coudes pour arriver à ses fins.
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Un Vent de Cendres
Sandrine Collette
Denoël, Sueur Froides 2014
par Bruno, « la petite souris »
On ne présente plus Sandrine Collette, qui avec son premier roman « des nœuds d’acier » avait fait l’année dernière une entrée fracassante dans l’univers de la littérature policière française.
Combien de louanges, de billets enflammés , de critiques subjugués par ce livre qui reçu le grand prix de la littérature policière française en 2013. Un bouquin écrit par un petit bout de femme dont on ne se doutait pas, aux dires des lecteurs, que derrière cette gentillesse et ce sourire toujours radieux qui la caractérisent , se cachait une redoutable scénariste, capable de jouer avec vos nerfs comme un chat avec une souris.
Pourtant à sa sortie, j’étais passé à côté de ce roman. D’abord parce que j’avais à l’époque pas mal de livres à lire , ensuite parce que le buzz qui s’en suivi sur la toile et dans les médias, ont eu sur moi, comme bien souvent dans ces circonstances, un effet contraire.[…]
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Après la guerre
Hervé Le Corre
Éditions Rivages 2014
par Mireye
Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l’Occupation et n’a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l’Algérie.
Daniel sait que c’est le sort qui l’attend. Il a perdu ses parents dans les camps et, recueilli par un couple, il devient apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L’homme n’est pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville, tandis qu’en Algérie d’autres crimes sont commis…
Impossible de sortir indemne de ce roman. Hervé Le Corre, écrivain au talent immense, s’est cette fois-ci surpassé. Tout est remarquable, l’histoire, les personnages, l’écriture. C’est sombre et tragique, une descente dans les ténèbres et la noirceur de l’âme humaine.
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Krimi
Une Anthologie du Récit Policier sous le Troisième Reich (essai)
Vincent Platini
Éditions Anacharsis 2014
(non, ce n’est PAS du foot)
par Mickaël Demets
10 mai 1933. Des dizaines de camions déversent devant l’opéra de Berlin plus de 25.000 livres qui vont être réduits en cendres, au cours de cette soirée qui s’achève sur un discours de Joseph Goebbels. A peine arrivés au pouvoir, Hitler et son ministre de la Propagande mettent au pas la littérature sous prétexte de lutter contre “l’esprit non allemand”. Arrestations, autodafés, censure, interdictions d’écrire : les écrivains sont surveillés de près ; pourtant, le roman policier, leKrimi, va lui continuer de prospérer.
Ironiquement, c’est l’habituel dédain envers ce genre mal considéré qui va en partie le servir. Car là où lagrande littérature se retrouve très vite encadrée par le Reich, cette sous-littérature, elle, continue de survivre, profitant du mépris des institutions pour devenir une niche de (relative) liberté, propice à une “contrebande littéraire”. D’autant que dans sa volonté de toujours divertir les foules, Goebbels soutient activement la culture populaire, et ne souhaite aucunement priver le peuple d’un de ses mets favoris : le Krimi, son sens de l’aventure et son appétit pour l’évasion – Krimi qui doit tout de même, au passage, surmonter une difficulté idéologique : comment écrire romans policiers alors que le crime a officiellement disparu du Reich ?
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