[le billet] à la recherche d'un père/fils

La fille qui est dans la baignoire est championne de base-ball, je la laisse à ses affaires.
Patterson écrit à son fils Justin, ça fait bien longtemps qu'il n'est plus là et la douleur est permanente.
Patterson travaille sur les chantiers qui traversent le Texas. Il faut relever des lignes électriques arrachées.
Le Colorado n'est pas pour autant aimable.
"Au col de La Velta, où le ciel s'abaisse jusqu'à trois mètres du sol et où le mercure s'effondre par paquets de deux chiffres."
Il arrive enfin chez lui, dans sa cabane. Le chien Sancho s'endort. Il regarde des photos de son fils, et finit la bouteille de bourbon.

Au bord de la route, il y a Junior le fils d'Henry. Il pisse derrière un arbre et porte des bottes en croco.
Junior fait de mauvaises rencontres, le poing des autres et les bouteilles en tout genre.
Junior cogne son père.

Patterson lui demande d'arrêter ses conneries et de venir boire un verre avec lui dans un bar mexicain dans un quartier pourri de Denver, près d'une décharge. Il y a de la bière et de la coke.

A partir de ce moment là une amitié va se construire. Les voila partis faire le tour des bars, collectionner les bouteilles, et claquer les dollars avec les putes.
Il faut partager Chase et là c'est une autre histoire.

Patterson va écrire sa vie à son fils Justin. Toute cette merde, tout cet alcool, tout ce ratage.

Dans ce putain de pays on cultive les armes. Le deuxième amendement de la constitution fait loi.Les morts s'entassent et personne ne tremble. Ensevelir ceux qu'on vient de descendre est une seconde nature.Pas de trace, là dans le plus profond de la terre.

Deux vies brisées qui se rencontrent. Tous sont armés et ont l'occasion de s'en servir.

Deux hommes brisés, l'un par la mort de son fils, l'autre par le poids de son père. Ils cherchent tous les deux la paix.
Est-ce possible ?? Beaucoup d'alcool, de drogue, de violence, de chagrin. Quand on loupe sa vie, difficile de s'en défaire..

L'un cherche un fils, l'autre cherche un père

Un extrait, pour le "plaisir".

De midi à l'heure de fermeture, il est peuplé de pousseurs de chariots sans abri et d'indiens amers, mais à six heures du matin vous pouvez vous attendre à y trouver n'importe qui. Une stripteaseuse haut de gamme venue tuer à coups de gin l'odeur de parfum et de crème pour bébé, un avocat de la télé qui sniffe son dernier rail de coke dans les toilettes pour hommes, un flic exténué qui se charge en bourbons secs avant de regagner sa maison et son divorce inexorable.

Cry Father ; Benjamin Whitmer ; Gallmeister, mai 2015.

#Le billet de Patrice Lebrun