Le Billet : aveuglé...

Je suis enfermé dans un appartement vide, un matelas, des bouteilles d'eau, une pomme.

Le temps passe. Qu'est-ce que j'ai fait??. Je suis irréprochable dans ma vie et dans mon travail.

Mes ravisseurs commencent à se montrer, ils m'accusent de travailler pour une sorte de CIA économique qui mène le monde.

Puis vient le temps des pinces et du fer à repasser. Je suis accusé de mettre en place chaque jour la mondialisation.

Au plafond, des câbles avec au bout des caméras et des micros, tout passe sur Internet.

Ça fait 20 jours que je suis enfermé et mes geôliers me demandent de crier plus fort. Les internautes sont moins nombreux. Il faut faire des efforts, les dollars ont du mal à rentrer...

La torture se fait plus violente et les explications sont quasi inexistantes.

C'est à moi de comprendre. Ils veulent me priver de mes cinq sens.

Qu'est-ce que mes ravisseurs veulent montrer ??

Je comprends que moi ou un autre, ça n'a pas d'importance. On me reproche la mondialisation et eux avec leurs images ont la même démarche.

Le roman montre qu'il est trop tard, le système s'accélère, que l'on prenne un cas particulier n'y change rien. On y va tout droit. Question de temps. Regardez ce que nous sommes capables de faire. Regardez le miroir que l'on vous tend.

Aveuglé ; Stona Fitch ; Ed. Sonatine, juin 2015

#Le billet de Patrice Lebrun