[le billet] Les histoires d'amour commencent mal
Alors Frida, c’est un grand jour ? Cette conversation téléphonique l’indispose et elle raccroche.
Stefnir, c’est le papa. Il aime sa fille et ne la comprend pas depuis si longtemps. C'est un psychologue et c’est lui qui se plaint auprès de ses patients. Vous ignorez ce qu’est la souffrance ! Quant à la mère, elle est méconnaissable. L’alcool l'a détruite et souvent elle se retrouve dans le caniveau.
Frida ne pardonne pas, cela fait dix ans qu’ils sont divorcés. Elle a vécu chez sa grand mère pendant tout ce temps.
Et pour le grand jour, papa et maman décident de lui dire la vérité, le grand secret.
La défaite des parents dès le départ entrainera irrémédiablement une autre défaite, celle de leur fille qui a 18 ans ; déjà 18 ans de galère et aucune explication sur son passé.
La réaction des parents est sans commune mesure avec ce qui, ma fois, n’est pas une catastrophe. Pourtant la mère l’écrit souvent et dit son amour à sa fille et à son mari, rien n’y fera.
Les histoires d’amour finissent mal en général, là c’est au début que ça commence mal.
La vie fera de ce trio des gens perdus dès le départ, pas assez d’attention et pourtant l’amour ne manque pas. Leur rencontre, il y a 18 ans et bien avant est une défaite, un drame.
Le crime. Histoire d’amour ; Arni Thorarinsson ; Ed. Métailié, février 2016.