[le billet] Portrait d’un pays africain où tout est permis
A Lagos il y a un bar le Ronnie’s, comme tous les bars, à cette heure de la nuit, beaucoup de monde, de la musique trop forte et des prostituées.
Moi le seul blanc, Guy Collins, j’ai pris le risque de sortir malgré les consignes.
Une bousculade dehors, une prostituée est retrouvée assassinée sur le trottoir.
Puis vient le temps de faire connaissance avec les prisons de Lagos.
Ici on ne s’embarrasse pas, le revolver sert de juge de paix, je suis en mauvaise posture.
Et Amaka me sort de là. Amaka s’occupe des prostituées et le travail ne manque pas.
Pourquoi elle, pourquoi moi ?
Elle est avocate et moi journaliste. Elle attend de moi que je raconte ces histoires. La prostitution est interdite au Nigéria. Ceux qui en profitent assument la criminalité qui va avec. Elle veut que ça se sache. Les médias anglais sont reconnus pour leurs sérieux. A moi de jouer. Le scoop est en attente.
Les autorités sont embarrassées. Collins est dehors, il va finir par en savoir trop.
Lagos ne semble peuplée que de friqués, de gangsters, de filles des rues, de caisses de dollars et d’une police vendue au plus offrant. Portrait d’un pays africain où tout est permis. Quand un anglais blanc est à la mauvaise place, au mauvais moment.
Lagos Lady ; Leye Adenle ; Métaillié noir, mars 2016.