Le Panier de Pierre
Marché du 4 novembre 2016
Cette sortie littéraire offre une avalanche de romans, dont beaucoup que nous, fans de polars, attendions avec impatience. Aujourd’hui, ce sont les étrangers qui seront mis à l’honneur. Pour le choix Oldies, j’ai choisi Aucune bête aussi féroce d’Edward Bunker (Rivages), un roman que l’on a du mal à oublier.
Je vous souhaite de belles découvertes littéraires et surtout, n’oubliez pas le principal, lisez !
mis en ligne par Jeanne
Un cœur sombre
Roger Jon Ellory traduit par Fabrice Pointeau
Sonatine Éditions 2016
Chronique rédigée par Sylvie Langlois
La plume de R. J. Ellory vient encore une fois me barbouiller le cœur. Si le cœur de son héros semble sombre, sa prose tout en contraste est imprégnée d’une lumière incandescente. Ellory est un conteur admirable, un grand styliste, il ne fait pas que raconter son histoire, il la dessine, la teinte de sa palette chromatique, d’où en découle un tableau d’une grande maîtrise.
Et ce dernier roman ne fait pas exception, il démontre encore une fois son immense talent à vous amener à travers les contrées de l’âme humaine, au plus profond des esprits torturés, obscurs et malveillants.
"Peut-on un jour expier toute culpabilité destructrice qui nous ronge ?"
La suite de la chronique et les autres sont à lire sur le blog Polars Noir Et Blanc
Cartel
Don Winslow traduit par Jean Esch
Editions du Seuil
Chronique rédigée par BMR&MAM
[...] Les Américains ne retiennent jamais les leçons.
Peut-être est-ce la sortie récente de Infiltrator (l'histoire de Bob Mazur qui fit tomber une partie du cartel de Medellin, celui de Pablo Escobar) mais on n'a pas pu laisser passer la sortie du pavé de Don Winslow : Cartel, qui évoque lui, les affaires mexicaines d'El Chapo (l'évadé interviewé par Sean Penn).
Faut dire qu'il faut à peine quelques pages de prologue pour que Don Winslow nous accroche fermement et définitivement : une fois hameçonné, le lecteur n'aura de cesse de tourner les 700 pages de ce gros pavé. Le genre qui pèse dans les mains (vive la liseuse électronique !) plusieurs nuits d'affilée, jusqu'à 1 ou 2 heures du mat'.
On n'avait pourtant pas lu le succès précédent (La griffe du chien) dont c'est la suite, annoncée comme encore meilleure.
Mais ce n'est peut-être pas plus mal parce que Winslow prend soin de nous résumer habilement les précédentes années de guerre contre les cartels mexicains.
Ce n’était que le début de la longue guerre de Keller contre les Barrera, un conflit de trente ans qui allait lui coûter tout ce qu’il possédait : sa famille, son travail, ses croyances, son honneur, son âme.
Ce prologue est passionnant (presqu'un bouquin dans le bouquin) et on a droit à quelques explications bien senties sur le marché de la drogue qui unit les US à 'leur' Mexique dans une étreinte fatale.
La suite de la chronique et les autres sont à lire sur le blog BMR & MAM
Une mort qui en vaut la peine
Donald Ray Pollock traduit par Bruno Boudard
Albin Michel 2016
Chronique rédigée par Irène
— La vie, c’est une culotte de misère : on trime comme des malades et qu’est-ce qu’on obtient en retour, hein ? Que dalle ! On crève de faim et le richard qui nous emploie se fout de notre gueule.
Non, non, non, ceci n’est pas tiré d’un discours syndicaliste juste avant de partir en grève, ceci est juste l’amer constat sur la vie que pourraient se faire les trois frères Jewett : Cane, l’aîné; Cob le second et un peu simplet sur les bords; et Chimney, le cadet, le plus teigneux.
Alors, quand papa casse sa pipe et qu’ils savent qu’ils n’arriveront jamais à défricher dans les temps le terrain que le richard du coin leur a demandé de faire, ils décident de changer de vie, de boulot, le tout sans passer par la case Pôle Emploi, bien entendu.
S’ils l’avaient fait, on leur aurait sans doute dit que « Braqueurs de banques en 1917 » n’était sans doute pas un métier d’avenir et qu’il fallait en tout cas une solide expérience. Mais s’ils les avaient écouté, on n’aurait pas eu droit à ce roman et épais.
La suite de la chronique et les autres sont à lire sur le blog de Thecanniballecteur
Aucune bête aussi féroce
Edward Bunker traduit par Freddy Michalski
Rivages Rivages noir 1992
Chronique rédigée par L’oncle Paul
Depuis huit ans qu'il végétait en prison, Max Dembo attendait ce moment avec une certaine fièvre et une fébrilité teintée d'angoisse.
Depuis longtemps il s'y préparait, ayant envoyé plus de deux cents lettres. Mais il n'a jamais reçu une seule réponse. Enfin le grand jour est arrivé. Libre ! Libre au bout de huit ans. Libre, mais pas de travail.
Car il est difficile pour un ancien détenu de trouver un emploi et ce n'est pas avec le maigre pécule qu'ils possèdent que les ex-taulards peuvent se permettre de se conduire en rentiers.
Et c'est là que débute le cercle infernal : Tu n'as rien, tu voles. Tu voles, tu vas en prison. Tu sors de prison, tu ne trouves pas d'emploi. Tu ne trouves pas d'emploi, tu n'as rien...
Pourtant Dembo s'était juré de ne plus dévier, de ne plus tomber dans l'engrenage. Mais les premiers pas sur la route de la liberté sont semés d'embûches et l'officier responsable de conditionnelle est trop rigoriste, trop moraliste pour véritablement inciter Dembo à ployer l'échine.
La suite de la chronique et les autres sont à lire sur le blog Les lectures de l’oncle Paul