[le billet] Le couvercle est encore en place
Onze ans, onze ans de galère.
Moi j’ai onze ans et je m’appelle Mattia. À Gabrielle, on a recousu les deux poignets et Zé lit “ Les Méditations poétiques de Lamartine”. A la sortie de l’école, deux types me demandent où est Zé . Flics où gangsters ? Zé, c’est mon tuteur. Je n’ai pas connu mon père et ma mère ne vient que rarement aux rendez-vous.
Ma vie est merdeuse et rien ne m’intéresse. Ma sœur Gina vient nous voir, cela fait une éternité, ça fait quand même du bien. Les deux autres nous collent toujours, mystère ?
Je fugue, je me cache, je mens. Pour les grands de l’école, souvent la même conversation. Sur les murs, des tags, la tête de Saïd, tué par un flic. Mais le flic est acquitté. Pour moi, visite à l’hôpital psychiatrique, chez la psychologue, chez tous ceux qui pensent me sortir de là...Il est où le coupable dans ce roman ? La vérité est-elle bonne à dire ? Pour cette affaire sans doute, mais pas pour les autres. Le couvercle est encore en place. A chaque affaire la même chose, l’actualité a autre chose à faire. Le temps qui vous est imparti arrive à sa fin.
Rien ne se perd ; Cloé Medhi ; Ed. Jigal, mai 2016. Prix du polar étudiant 2016.