[le billet] ... une justice défaillante, une police absente
A Olsztyn, le temps est bouché et les feux rouges interminables. Le procureur Szacki s’impatiente. Il a rendez-vous, un discours à l’université.Et se salopard de téléphone qui l’envoie dans un tunnel, un abri anti bombes de la dernière guerre. Un squelette attend là depuis bien longtemps.
De son bureau à chez lui, 39 pas. Il en est presque contrit, c’est trop court, pas le temps de réfléchir, ça réfléchit un procureur ?
D’après le légiste ce squelette est bizarre. Il devrait avoir trente ans mais il n’a que quelques jours, le corps a été dissous dans de la soude.
Un beau matin, une femme vient voir Szacki. Elle se plaint de son mari, mais elle n’a aucune preuve physique. Szacki s’en désintéresse. Un peu plus tard, il a des regrets et retrouve cette femme.Elle est allongée dans la cuisine, dans une flaque de sang et de lait. Le mari est arrêté, on le met à l’hôpital, il est malade.
Szacki commence à être en surchauffe, rien n’avance. Même la famille fait défaut, sa fille Hela fait faux bond. Il s’inquiète, il a raison. Puis la panique s’installe et si elle était la dernière victime... Et si Szacki était lui aussi coupable de ne pas avoir vu la détresse chez ces femmes. La vengeance voilà, elle est là, la vérité, mais qui ?
Des enfants maltraités, des jeunes filles qui grandissent, des vies brisées, des vengeances sanglantes qui de toutes façons ne servent à rien, puisque le mal est fait.
Les violences faites aux femmes et une justice défaillante, une police absente.
L’homo erectus encore pour longtemps.
La Rage ; Zygmunt Miloszewski ; Ed. Fleuve, Septembre 2016.