En 1928, Détective, lancé par Gallimard, grâce à l’aide des frères Kessel, prétend être le premier hebdomadaire de faits divers, à la fois journal et magazine : chaque jeudi, la petite fabrique de crimes alimente les kiosques de ses numéros sanglants pour des lecteurs venus chercher leur dose d’énigme et d’horreur. Ses photographies impressionnent, ses reportages passionnent, ses signatures prestigieuses (Carco, Mac Orlan, Kessel) attirent. Détective devient l’atelier où se forge une certaine vision de la France criminelle des années trente et où certaines affaires emblématiques (les sœurs Papin, la parricide Violette Nozière, Stavisky) sont exposées au public. Véritable succès de vente pour les éditions Gallimard mais aussi cible numéro 1 des critiques qui condamnent son immoralité et son manque de fiabilité, le journal ne laisse pas indifférent. Mais que connaît-on vraiment de son histoire ? Comment expliquer une telle réussite ? C’est cette recette savamment composée – d’enquêtes rigoureuses et de «bidonnage» de l’information, de combats journalistiques et de recettes sensationnalistes –, que la Bilipo se propose de vous faire redécouvrir à travers cette exposition. |
Détective, n°1, 1er novembre 1928 |
Commissaires de l’exposition : Amélie Chabrier : universitaire, elle a pour domaine de recherche la littérature au XIXe siècle, en lien avec la presse, plus particulièrement judiciaire, autour de la médiatisation et de la fictionnalisation des procès. Catherine Chauchard : responsable de la Bibliothèque des littératures policières. Marie-Ève Therenty, professeur de littérature française à l'université de Montpellier 3 et directrice du centre de recherche RIRRA21, elle est spécialiste des relations entre presse et littérature. |