[le billet] pouvoir absolu
La chirurgie esthétique a détruit Milady et l’alcool n’arrange rien. Le Vieux, lui, dort dans une chambre blindée. Moi, je fais le garde du corps de mon père. Maman est morte et papa “le Vieux” a refusé de la voir. Le Vieux, c’est le patron d’un journal près du pouvoir. En face, c’est l’Armée de Libération Populaire.
Un journaliste et le chauffeur de Milady tombent sous les balles d’inconnus. La Grande Faucheuse se met au travail et il ne reste pas grand monde.
Il ne me reste plus qu’à fouiller dans le bureau du Vieux qui était fermé depuis des siècles ; des révélations, des fichiers, des morts bien rangés, des idées sociales et politiques qui ne sont jamais sorties de ce bureau.
“ Tout appartient aux travailleurs”.
Des millions avec quoi on achète tout et n’importe quoi.
“ Aucun général ne résiste à un coup de canon de 50.000 pésos.”
A-t-on le pouvoir absolu quand on commande un journal près du pouvoir ?
En tous cas, la vie vous roule dessus. Le bras long n’empêche pas les drames et les balles ne s’arrêtent pas à dix centimètres de vos millions. La solitude, la pire des prisons.
L’argent n’est qu’un moyen.
Le Directeur n’aime pas les cadavres ; Raphael Menjivar Ochoa. Quidam éditeur, mai 2017.