[le billet] Quartier libre
Le quartier est entrain de mourir, les commerces ont disparu. Les immeubles ressemblent à des ruines. La volonté municipale est en route. A bas le populaire et les usines qui vont avec.
Tout s’achète 30% plus cher. L’occasion est bonne de débarrasser le plancher. Les voisins et les amis se séparent. Qu’importe. Reste l’usine “squattée” par des intermittents . Pour combien de temps encore ?
A la mairie, on s’arrange, on trafique. Le quartier des Mines doit disparaitre. Elise qui tient à son quartier va travailler à la mairie. Va t-elle être le loup dans la bergerie ?
Certains tiennent à rester dans les Mines. Ils y sont depuis toujours, même au bout d’une corde.
La mairie décide finalement d’inclure le squat (lien culturel) dans le projet du nouveau quartier. Il y a déjà aux Mines des vendeurs de shit. Un autre décide de déstabiliser le marché. La coke.
Chez Elise on s’aime, chez Kofi on trafique, chez Deurthe on construit l’avenir. Pour reprendre la place aux Mines, il faut du social. Une boulangerie refait son apparition.
Les autres décident d’en faire un lieu infréquentable. Drogue à tous les étages.
Avant l’arrivée des bulldozeurs, chacun veut sauver sa peau. Pour certains c’est difficile, ils sont dans la dope jusqu’au cou.
Dix kilos c’est trop, les enjeux sont importants et les victimes nombreuses.
Comment rénover un quartier ? Quelle volonté sociale et politique pour faire du neuf avec du vieux. Le vieux c’est ceux d’hier. Ils y sont nés et entendent y rester. Pour les autres, il faut faire un ghetto, la drogue. C’est la solution la pire et tous de tomber dans le piège.
Que la guerre est jolie.
Elle finit toujours par rapporter à quelqu’un.
Que la guerre est jolie ; Christian Roux ; Ed. Rivages, janvier 2018.