La panier de Pierre
Ça y est, c’est la déferlante de romans et de billets bigrement tentants. C’est simple, je ne sais plus où donner de la tête … enfin des yeux. J’ai sélectionné une dizaine de billets mais on va commencer doucement avec trois d’entre eux, plus un excellent oldies. Voici donc une sélection toute personnelle, comme d’habitude, en espérant que vous y trouverez votre bonheur. Je vous donne rendez vous très bientôt. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !
Le festin de l’aube
Janis Otsiemi
Jigal 2018
Billet rédigé par Vincent Garcia
ESSENTIELLEMENT LA SOUFFRANCE
Libreville, Gabon : Tard dans la nuit, sous une pluie battante, le lieutenant Boukinda rentre chez lui après une fête de mariage. Soudain, une forme surgit de la nuit et il ne peut éviter le choc. Il descend de voiture et découvre qu’il a heurté une jeune femme. Le visage ruisselant d’eau et de sang, elle est presque nue, seulement vêtue d’un slip. Il la conduit immédiatement aux urgences de l’hôpital, ou elle est prise en charge.
Le lendemain, Boukinda, choqué par cet accident, va prendre des nouvelles de la jeune inconnue.
Le médecin qui s’est occupé de la jeune femme lui annonce qu’elle est décédée dans la nuit. Les marques qu’elle portait sur le corps attestaient des sévices subis : elle avait été ligotée, sauvagement violée, et portait des marques de brûlures de cigarette. La mort a été causée par de multiples morsures de vipère.
La même nuit, un camp militaire voisin est la cible d’un vol. Les malfaiteurs emportent avec eux une importante quantité d’armes, de détonateurs et d’explosifs. […]
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La fille sous la glace
Robert Bryndza traduit par Véronique Roland
Belfond 2018
Billet rédigé par Joyeux Drille
"D'accord, Andrea était imparfaite, elle avait des secrets, mais tout ce qu'elle cherchait, c'était de l'amour, de l'amour..."
Retour en Angleterre pour un polar efficace, où l'on retrouve cette veine sociale qui fait la force de ce genre Outre-Manche, mais pas seulement. Une intrigue efficace et oppressante, dans une Londres figée par un hiver très rude, portée par un personnage de femme flic tout à fait intéressant, courageuse, intègre et indépendante, mais aussi meurtrie et encore fragile. Premier volet d'une série policière qui compte déjà cinq enquêtes en VO, "La fille sous la glace" est le premier polar de Robert Bryndza, un auteur qui, jusqu'ici, s’était fait connaître dans un genre très différent : la comédie romantique (des romans qui ne sont pas [encore ?] traduits en français). Il nous plonge dans une société britannique à plusieurs vitesses, plus société de castes que société de classes et aborde des questions délicates autour du boulot de policier, de ce qu'il implique et des conditions dans lesquelles il s'exerce, pas toujours simples.
En ce début d'année 2015, Londres est sous la neige. L'hiver a fait une offensive d'une rare rudesse, le froid s'est installé et c'est tout juste si la capitale britannique n'est pas paralysée. Pourtant, même s'il n'a qu'une envie, rester sous la couette, Lee doit sortir et aller bosser. Une absurdité, puisqu'il officie comme jardinier dans le vaste parc du Horniman Museum, situé au sud-ouest de la ville.
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My absolute Darling
Gabriel Tallent traduit par Laura Derajinsky
Gallmeister 2018
par Christophe Laurent
Tout ou presque a été déjà dit et écrit sur le premier roman de Gabriel Tallent (30 ans), My absolute darling. Un roman noir très ambitieux, sur le douloureux thème de l'inceste, doublé de celui du survivalisme cher aux Américains. Pour ne rien gâcher l'auteur possède un style rugueux, fort, une narration entièrement au présent qui fait entrer son lecteur dans le corps de son héroïne, Turtle. On peut encore voir ce livre, éblouissant et dur, à travers plusieurs idées mais il y en a sans doute trois ou quatre centrales.
L'amour. Il en est beaucoup question et il ne s'agit quasiment que de cela dans My absolute darling. Ce père, Martin, porc protecteur qui se transforme en loup, relève largement de la psychiatrie, à la fois psychopathe et bipolaire, avec une tendance claire au pervers narcissisme. Mais il aime sa fille. D'accord il ne suffit pas de le dire pour cela soit avéré. Pourtant, lorsqu'il parle de la scène du puma dans les herbes, tout est là : il ne veut pas qu'elle lui soit enlevée et il ne veut pas qu'elle souffre, donc il est prêt à la tuer. […]
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Rien, plus rien au monde
Massimo Carlotto traduit par Laurent Lombard
Métaillié 2006
Billet rédigé par Charybde
Publiée en 2004, traduite en français en 2006 par Laurent Lombard chez Métailié, cette novella de 60 pages de Massimo Carlotto fut l’un de ses plus gros succès en Italie.
Monologue halluciné, presque beckettien par moments, « Rien, plus rien au monde » (un vers extrait du tube des années 1960, « Il cielo in una stanza ») scande et incante une misère noire de prolétaire italien déclassé, misère qui n’est pas tant celle, bien réelle pourtant, du manque d’argent, mais bien plus profondément celle de l’obsession permanente du prix et du coût, de la bonne affaire discount et de la « réussite » par la chance et la téléréalité, du terrifiant vide culturel et psychologique qui a envahi et règne sur l’espace abandonné de cette femme qui soliloque, à peine interrompue, tardivement, par la lecture de quelques pages du journal intime de sa fille, et par les bribes de pensée inférées de son silencieux mari.
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