Je suis né dans la rue.

Du côté de Barbès, un hôtel en feu. Ce sont des émigrés à l’intérieur, les pompiers et le Samu se font attendre.

Cécile a en marre, encore deux jours. Pour la dernière journée des SDF sur les trottoirs, des coups de couteau et deux morts.

Quelques verres pour faire semblant d’oublier. Elle va aller chez les biffins. Tout près du périph nord.

Les biffins sont là, de bonne heure, les places sont chères. Le produit le plus vendu : la chaussure unique.

Beaucoup vivent de poubelles, la retraite c’est 500 euros. Le malheur à tous les carrefours, le sida, l’alcool, vin rouge dans les bouteilles plastique, les prostituées de tous âges, les sans papiers, et le ménage fait par les bleu-marine.

Parfois la mort vient faire verser des larmes. Les nuits sont remplies de ces gens.

Pour Cécile, c’est les 3x8. Pour quels résultats ? Bien peu. Après le boulot les bistrots.

Les rebuts de la société sont là pour toujours. Il n’y a pas de solution ni sociale, ni politique. Les aides sont des faire valoir. Tout le monde le sait. Regardez, on fait ce qu’ on peut...

Les Biffins ; Marc Villard ; Ed. Joëlle Losfeld, février 2018.

#Le billet de Patrice Lebrun