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Publié par blog813

C’est pas l’homme qui prend la mer.
   C’est une grande famille, neuf enfants et les parents. Puis, un soir, après avoir rentré les poules, la fin du monde. Tout ce qu’il y a autour d’eux disparait.
  Maintenant, c’est la mer et rien d’autre. Les vivants et les villages ont disparus. 3000 m2, c'est ce qui reste de terre. Depuis six jours, il ne se passe rien.
  Le père prend “la décision” : il faut partir. Douze jours de mer, puis se pose un problème quasi insurmontable.
  La barque est trop petite pour onze personnes. Qui va rester ? Trois sont choisis pour rester. Mais il promet de revenir. Les trois qui restent se réveillent. Pourquoi pas les autres ? 
  L’eau monte encore et le jardin se retrouve isolé. Pour les patates, il faut nager. Un bateau passe au loin, mais ils restent invisibles.
  Puis la mer recommence, une vague dévastatrice s’écroule sur l’île. Faut-il nous aussi partir ?
  Mais il n’y a pas de bateau. Pour ceux qui sont dans la barque la vie se tient dans quelques mètres carrés, pas de drap, de brosse à dent et de pyjama.
  Maman, c’est loin la terre ? La mer est mauvaise, joue avec eux et gagne.
  Madie, la mère, refait ses enfants et “prie que le ciel ne viendra pas la trouver deux fois”
  Dix jours que les grands rament. Là, une île se détache du ciel et de l’eau.  Est-elle vivable ?  L’île est un pays pour ceux qui accostent et il faut recommencer. Madie se transforme en un fantôme et un caillou. La fin du monde est pour demain.
  Sur le port un homme crie “on a volé mon bateau ! “ Madie rame, rame elle en est sûre, elle est arrivée. La mer est vide, rien. S’est-elle trompée ?
  Sur l’île aux enfants, un homme débarque, Ades, il s’appelle. Son intérêt, manger la part des autres.
  Mais le ciel s’obscurcit. Ils prennent la barque et s’en vont. C’est loin , c’est dur. Quelques morceaux d’île semblent flotter au milieu  de rien. Ils trouvent pourtant deux vivants. Et ils reprennent leur périple. Jusqu’au jour sacré où la vie recommence.
 
  Que fallait-il faire ? Rester sur leur île et mourir noyé ou prendre la mer où la vie est absente et où les jours sont mortels. Du côté de papa et maman, on choisit de continuer la vie autre part. Du côté des enfants, on y ajoute le courage et l’abnégation. Il faut chercher jusqu’au dernier jour.
  C’est la mer qui prend l’homme.
 
Le titre et dernière phrase sont du chanteur Renaud.
 
  Juste après la vague ; Sandrine Collette ; Ed. Denöel, Janvier 2018.
 
 
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