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Publié par blog813

Hervé Delouche nous a recommandé ce film. À vous de juger.

Si vous n'êtes pas encore à la plage ou en haut d'une montagne, s'il passe à côté de chez vous, ne ratez pas ce film, qui fut la révélation du dernier Festival de Beaune ! La critique ci-dessous devrait vous allécher...

« The Guilty » : quand le spectateur devient auditeur

L’intérêt, ludique et pervers, du film de Gustav Möller réside dans la narration d’une action perçue uniquement grâce à la bande-son.

LE MONDE |  |Par Jean-François Raug

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Jakob Cedergren dans « The Guilty » (« Den skyldige »), de Gustav Möller.
L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Le public veut qu’on lui raconte des histoires et il est prêt à croire à toutes celles qu’il entendra. Le premier long-métrage du réalisateur danois Gustav Möller tient du défi, d’un pari fait avec les spectateurs, celui d’un dispositif contraignant, a priori peu spectaculaire, qui maintiendra ceux-ci en haleine durant plus d’une heure vingt.

Un policier, muté au standard du commissariat où on l’a relégué à la suite d’une faute professionnelle (la culpabilité sous-tend ainsi, comprend-t-on, le comportement du personnage principal), passe son temps à répondre aux appels en tous genres qui lui parviennent. Il intercepte celui d’une femme qui prétend avoir été victime d’un enlèvement, emmenée en voiture par son présumé kidnappeur.

Tragédie horrible

Dès lors, l’homme ne quittera plus son poste, tentant de résoudre une série d’énigmes consistant à la fois à écouter, tout en la conseillant, la victime, repérer l’endroit où se trouve la voiture supposément en fuite, dépêcher des hommes au domicile de la femme pour y découvrir peut-être qu’il a été le théâtre d’une tragédie horrible.

L’intérêt, à la fois ludique et pervers, du film de Gustav Möller réside, dès lors, dans la narration d’une action perçue uniquement grâce à la bande-son. Des voix lointaines, chuchotantes ou implorantes, décrivent les conséquences d’un fait divers à jamais invisible aux yeux d’un spectateur, réduit au statut d’auditeur, catégorie à laquelle appartient, de facto, le policier lui-même. Le visage de celui-ci devient l’écran sur lequel s’inscrit un certain nombre d’évènements qui se jouent ailleurs, hors d’atteinte, et pourtant violents si l’on en croit ce que la bande-son en délivre. La perversité du scénariste consistera alors à méduser personnage et spectateur par un retournement qui dévoile l’illusion à laquelle ils ont succombé.

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