Un nouveau chroniqueur
Même si la branchitude aura toujours les yeux exclusivement braqués sur l'autre côté de l'océan, à notre époque, quel pays plus propice au roman noir que la Grèce, pays meurtri, dépecé, humilié, insulté, menacé par le retour de la peste brune ?
Pour son premier roman, Sophia Mavroudis marcherait-elle dans les pas de l'excellent Pétros Markaris ?
En fait, son personnage de flic plus grand que nature rappelle plutôt le Mendes du regretté Francisco Gonzales Ledesma après une bonne cure de musculation. Car conformément à l¹esprit Jigal, cette histoire de vengeance sur fonds de trafic d’œuvre d'art est typiquement dur-à-cuire avec même quelque chose des testostérone-opéra pullulant sur les écrans dans les années 80-90 (ce finale tonitruant !)
Mais l'originalité du texte est surtout dans ces nombreuses notes exotiques qui donnent à penser qu'on connaît bien mal nos proches voisins, en-dehors des clichés de Club Med. Une lecture salutaire.
Stavros, Sophia Mavroudis, Jigal, 2018