C’est de ta faute Claude....
Depuis près de quatre semaines, des textes et photos ont, chaque jour, évoqué Claude Mesplède sur ce blog. C’est une lettre qui conclura ce mois, un message que je me permets de t’adresser, Claude. La photo qui l’accompagne a été prise en 2018 au Goéland Masqué par Jacques Lerognon.
Corinne
Mon cher Claude,
Te rends-tu compte ? Mesures-tu tes responsabilités ?
Je ne crois pas... Sais tu que tu as influencé des vies, créé des vocations, enjolivé nombre d’existences ? Sais tu que tu as, à la force de ta passion, changé le visage de notre polardie française ?
Tiens, parlons en des influences. Sais tu combien de personnes passent maintenant une partie de leurs temps libre à organiser une rencontre, un festival... Envoyer les invitations, se casser la tête sur les tables rondes. Loger tous les invités. Ah, n’oublions pas le vin, souvent, ainsi que le rappelle Jean Bernard Pouy, les festivals se passent en pays viticole, mais les bretons, tu y as pensé aux bretons ?
Et tous ces blogueurs que tu as encouragés, poussés à écrire. Ils ont déjà dû se dépatouiller avec la technique, pas toujours de jeunes perdreaux de l’année, la Remington, c’était plus simple, mais bon. Et maintenant, leurs soirées sont plongées dans le noir, peut être même ne regardent-ils plus la télévision. A cause de toi !
Dans les médiathèques, je ne t’en parle même pas. Un nouveau dictionnaire est arrivé, un vrai en deux tomes. C’est que cela pèse son poids, ces deux volumes, faut les caser. Certains rayons polar se sont étoffés, encore de ta faute. Certains recueils ont certainement été mis au rancart, comme « Le tour du monde du macramé » ou « 1001 recettes de bortch ».
En 1997, nous te présentions, timides, une nouvelle petite association, la Noir’Rôde. Accueil enthousiaste, chaleureux. Aide immédiate, contacts, idées. Avec le sourire.
Quelques mois plus tard un coup de téléphone : « Claude Mesplède m’a parlé de vous, cela vous dirait de présenter un écrivain ? »
Et là, patatras, c’était fichu.
Claude, il faut quand même que tu réalises. Tu as changé le cours de beaucoup de vies, avec ton air bonhomme, tes souvenirs, tes convictions. Dans ta mafia affective, chacun a pu puiser des idées, des connaissances, des adresses. Tu as fait « décoller » beaucoup d’entre nous, utilisant ton réseau pour aider, épauler, soutenir...
Je ne suis pas sûre que tu aies vraiment réalisé, tout le chambardement que tu as créé, toutes les rencontres que tu as favorisées, bref, tous ceux que tu as pu inspirer.
C’est de ta faute tout cela !
Alors nous tous, on te dit : MERCI !
Les polardeux.