Claude, 16-01- La dernière fois
Benoit Séverac évoque ici non pas la première rencontre mais la dernière avec Claude Mesplède. La photo a été prise sur le pas de la porte chez Claude, son sourire est si lumineux !
La dernière fois que j'ai vu Claude, c'était à l'occasion de Noir sur la ville, le salon polar de Lamballe. J'avoue que je ne suis pas mécontent de pouvoir annoncer que c'est dans de telles circonstances que cela s’est déroulé. Avouez que c'est mieux que "La dernière fois que je l'ai vu, c’était au Carrefour Market de Plaisance-du-Touch. Je faisais mes courses et je suis tombé sur Claude et Ida au rayon "produits de la mer". Nous en avons profité pour échanger sur le prix des moules qui a explosé depuis l'élection de Macron".
Ce serait d'autant plus médiocre que, renseignement pris, il n'y a pas de Carrefour Market à Plaisance-du-Touch, seulement un Intermarché.
Tout ça pour dire que j'ai eu la joie de retrouver Ida et Claude à la porte 9 de l'aéroport de Toulouse-Blagnac en novembre. Nous attendions le même avion pour monter à Rennes, où le même chauffeur, à savoir super Christian de l'association La fureur du noir, devait nous prendre en charge jusqu'à Lamballe.
Quand je suis arrivé dans la zone d'embarquement, je n'ai pas été surpris de tomber sur mes deux amis Toulousains (il n'y a pas 36 vols pour Rennes et je savais que Claude et Ida avaient pour habitude de se déplacer en avion).
Claude était en grande discussion avec X (Claude se souviendrait de son prénom, pas moi), un employé de l'aéroport chargé de s'occuper de le guider jusqu'à l'avion, Claude se déplaçant en fauteuil roulant.
X était d'origine serbe (ou croate, ou lituanienne, Claude se souviendrait, pas moi), réfugié politique, en France depuis une trentaine d'années, et Claude causait littérature policière avec lui, bien entendu. Il lui posait toutes sortes de questions sur sa vie, ses engagements, sa famille... L'éternelle curiosité bienveillante de Claude !
Tous les quatre avons papoté jusqu'au moment de prendre place dans l'avion.
Pendant le vol, nous avons été séparés.
A l'arrivée, il faisait plus froid qu'à Toulouse (c'est normal, Rennes, c'est déjà le grand nord). Claude a un peu râlé contre Ida parce qu'elle insistait pour qu'il mette son écharpe. J'ai trouvé cela mignon, après tant d'années passées ensemble.
Et puis super Christian est arrivé.
Au cours du trajet en voiture entre Rennes et Lamballe (où nous attendaient les copains pour diner), Claude a montré le même intérêt pour mon roman en préparation que pour mon premier bouquin (qu'il a été le premier à chroniquer) onze ans plus tôt.
Claude n'était jamais blasé.
Et puis, nous avons passé un weekend merveilleux en présence de tous ceux qui, comme moi, l'aimaient sans retenue ni conditions.
C'est l'image que je veux retenir de Claudio.
Bon vol, mon poto.