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Publié par blog813

Claude et Cath

Catherine Berthier, quelques souvenirs. Et une bien jolie photo les réunissant.

  Juin 2011. Dans une petite ville du sud de la France...
  Là sous une grande tente blanche est réunie une cinquantaine d’énergumènes. Les uns griffonnent de curieuses esquisses, les autres argumentent avec passion, tandis que tout près, certains devisent bruyamment verre de muscat ou de bière en main.
  Je perçois des mots étranges : personnages récurrents, engagement social, réalité urbaine, ponctués d’éclats de rire et de blagues libertines.
  Mais sur quelle planète ai-je donc atterri ?
  Car en l’occurrence c’est bien le cas...
  Navigante à Air France et bien qu’habituée aux contrées lointaines, aux dialectes souvent incompréhensibles (du moins pour moi !), me voici au beau milieu d’une peuplade des plus étonnantes.
  Allo, la tour de contrôle ? Demande confirmation de ma position !
  Ce jour-là, je l’ignore encore, ma vie prend un nouveau départ. Je viens de poser le pied sur la planète Polar.
  Et j’ai rendez-vous, pardonnez du peu, avec son plus prestigieux ambassadeur : Claude Mesplède.
  Impossible de décrire l’enthousiasme contagieux du personnage, en tous cas je ne m’y essaierai pas. Chacun son métier.
  Venue grappiller quelques idées, conseils ou contacts pour étoffer la maigre affiche d’un petit festival provençal, je repartirai gonflée à bloc et plus riche de nombreux amis qui ne se sont jamais départis de leur soutien... et soulagée de 38€ d’adhésion à 813 !
  Car ce jour-là Claude ne m’a pas seulement ouvert les portes de son monde, il m’a transmis un virus. S’ensuivirent de nombreux échanges et rencontres, toujours formidablement chaleureux et instructifs.


  Claude était un infatigable colporteur de savoir et d’anecdotes, je ne savais jamais quel sujet il allait aborder : l’agence Pinkerton ou l’histoire de la Série noire, l’origine du « Who dun it » ou les Hardboiled... le tout émaillé de bons mots, de bribes de chansons et de blagues égrillardes.
Quand je l’avais au bout du fil, nos conversations se terminaient souvent par un péremptoire « Monte sur ta terrasse, j’en ai une bien bonne à te raconter !».
  C’était devenu une habitude, notre petit rituel depuis son séjour à la maison, car c’est là que nous avions passé de joyeux moments bien graveleux.


  Depuis ce vilain lendemain de Noël, inexplicablement, mes yeux s’embuent, j’ai une méchante boule au fond de la gorge et des picotements dans les narines. Trop de moutarde sans doute dans la dinde cette année...
  Unique consolation, ces quelques jours (si courts !) à ses côtés au mois d’avril dernier durant lesquels j’ai pu prendre la mesure réelle de sa capacité de travail.
  À fond dans son dernier projet, la collection Double Noir, il enchaîne les recherches de nouvelles, les appels aux copains auteurs pour obtenir l’autorisation d’éditer ; il scanne, il imprime, il découpe.  Sa table de travail est recouverte de petits bouts de papier et de post it ; et si la main est tremblante, rien n’échappe à son regard alerte et son esprit en ébullition.
  Et là encore il prendra le temps de visionner avec moi quelques perles choisies dans sa collection de films.
                             Donner, partager. C’était une évidence pour lui.
  Son dernier cadeau me parviendra sous forme de mail dans lequel il me félicite pour mon « travail » au sein de 813.
  Cher Claude, c’est là une bien maigre contribution en regard de tout ce que tu m’as apporté ; mais tes félicitations, toutes virtuelles qu'elles fussent, j'en suis diablement fière !

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