Pendant la guerre. A Paris la rouge.
Les canons du Mont Valérien et ceux des versaillais tirent autant qu’ils peuvent. Les communards, dans Paris, rampent entre les camarades et les chevaux tués par les lignards.
Le bois de Boulogne est un terrain de combat façon guerre de tranchée.
Le sergent Bellec s’en va chercher sa chère Caroline, qui, en ces jours de guerre s’occupe des vivants et bien plus des morts. Avec Lalie, sa copine, leur conversation a des goûts de féminisme avant l’heure. Droit de vote en 1871.
Les flics communards traitent les mêmes saloperies qu’avant. Les pavés des rues sont enlevés, il faut construire des barricades. Les Versaillais commandés par Thiers avancent. Les bourgeois quittent Paris, ils vivent parmi leurs ennemis de classe.
En ces temps de guerre, des jeunes femmes disparaissent, et on les sort des caves. Elles vont servir de modèle pour un photographe.
Caroline se fait enlever. C’est son tour.
A l’est de Paris on vit encore, les bistrots sont ouverts, il y a des pêcheurs sur le canal St Martin et les flics de la Commune enquêtent. C’est Caroline qu’ils cherchent aidés de Roques, le flic communard qui, lui aussi, traverse les horreurs de 1871. En face, Gros-Tonton, Pujols et Clovis les trafiquants de chair fraiche. La guerre a tous ses excès. De l’autre côté de la rue, les obus détruisent et tuent Paris.
Caroline est bousculée, elle passe de modèle à femme battue. Dans les rues, les femmes font le sale boulot, les cris, le sang et la folie de la guerre.
Pour le peuple de Paris, les Versaillais préfèrent raser la capitale plutôt que la laisser au peuple. Bellec s’approche de sa chère Caroline, les obus continuent leur massacre.
Et en cette même journée des cris jaillissent : “les Versaillais sont entrés dans Paris !!”
Caroline, dans son trou, refait “sa vie”.
Les versaillais entrent et collent femmes et enfants contre les murs. En face les communards se vengent et tirent juste. A chaque carrefour, des lignards, Paris est fermé.
Le trio franchit une porte cochère et se retrouve dans un appartement, ils sont bienvenus. Sur les murs, Pissaro et dans une chambre, une femme si belle, si blonde.
Dans l’escalier, un vacarme de soldats. Caroline est toujours dans son trou, en haut quelques centimètres de lumière, un chien qui gueule et des soldats qui crient.
Il lui faut sortir de “sa” guerre, ce ne peut être que violent.
L’horreur pour elle continue, les morts et les vivants dont on nettoie les plaies à l’eau de javel.
Les chevaux emmènent les blessés. Les barricades n’arrêtent plus personne. C’est bientôt la fin.
Et l’histoire d’amour entre Nicolas et Caroline ??
Ils leur faut passer par le cimetière de Belleville. Seront-ils à l’abri chez les morts ??
Des voix portent, pas bien loin, des prussiens.
Du 18 mai au 28 mai Paris va devenir rouge. Mais ce sera de sang. Les uns veulent une république, en face les monarchistes.
Certains iront jusqu’au bout et deviendront les victimes de belles idées républicaines.
Les autres défenseurs de la bourgeoisie en passeront par le massacre.
Bien peu traversent les lignes versaillaises et le promettent.
On reviendra. !!
Dans l’ombre du brasier; Hervé Le Corre; Ed. Rivages/Noir, décembre 2018.