Tiercé gagnant
La cabane a besoin de planches, le chantier fait l’affaire. Propriété privée. Bagarre et rasoir, ça commence bien, ça finit mal.
De l’amour pendant longtemps, une vie on ne peut plus normale. Puis madame la traitresse, m’ouvre grand la porte.
Ça fait fait dix ans que ça dure, le trottoir et la crasse. Cinq euros par jour.
Essayez !
Le pire, c’est souvent le trottoir d’en face. J’emménage dans la broussaille. Le proprio accepte que je traîne là. On se ressemble. Je jardine pour lui.
Angelina sort de l’église d’Auteuil, on cause, elle me donne plus que les bourges du 16e.
Elle est bonniche. Chez ses patrons, c’est 500 euros pour la chambre en loc.
Deux crapules veulent me piquer “ma propriété”. Mon expérience fait le reste.
Elle est belle cette maison au bord de Seine. J’entre, le ménage est fait.
Je deviens Mr Charles. Dans les tiroirs, son passé et mon avenir.
Et avec Carolina, je fais comment ?
Je ressemble au proprio, soit. Et les autres, les orgues de l’église, la banque bien remplie, le boulanger toujours aimable. La trouille s’installe. Et le pire me cloue dans le bureau du juge. C’est pas possible, et si !!
La fin du monde est pour demain. Changer d’identité une fois, celle-là c’est moi qui ai choisi. Mais la deuxième, ce sont les autres qui accusent.
Je suis l’argentin le tueur aux ordres de l’état. Le pire tous les jours, du sang à jamais.
Les autres veulent ma mort, alors que je n’existe pas. Alors je me prive de sortir par la fenêtre.
Quelle aventure d’être un trainard depuis dix ans et de rencontrer son sosie. Et pas n’importe lequel. Celui-là a fait la une des affaires assassines et des dollars bien cachés. Il est où le piège ? La sortie n’est pas au sixième étage.
J’ai d’abord tué le chien, Philippe Laidebeur, Denöel, mars 2019.