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La rouge Andalousie
Joaquin y arrive, embrasser Rosaria sur le coin de la bouche.
Il est sept heures du matin, Ingrid se fait la malle.
L’Andalousie ou le jardin de l’Europe. Pas les beaux jardins versaillais. Mais des milliers d’hectares de fruits et légumes qui font les marchés européens. C’est le pays des travailleurs qui souffrent.
A la télévision, Joaquin, Marco et Juan. Ils ont disparu. L’Espagne est sous le choc.
Le paysage est en plastique et les hommes, des “négros”. Ils logent pire que les chiens.
Et puis Rosa disparait. Au dessus des “négros”, des marocains qui les traitent de tous les noms, font la loi.
Deux policiers cherchent Volner, photographe de presse. Personne, il est aux abonnés absents. C’est écrit sur les murs “la solitude m’écrase, le deuil à faire m’essouffle”.
A la télé, la liste des enfants disparus s’allonge. Ingrid fait la même route que Thomas et arrive dans les champs en plastique, d’un côté l’Afrique de l’autre l’ Europe de l’est. L’esclavagisme du XXI siècle est en place. Il faut bien remplir les supermarchés.
La porte de la cave ne s’ouvre toujours pas. Et le vasistas ? Un groupe d’hommes de Nijar cherche et trouve. Ingrid et les flics, Fraga et Robles, se font face. Est-ce que la route va s’ouvrir ? Les familles des victimes attendent.
Il en existe encore qui ont vécu le Franquisme.
Ils ont vécu le franquisme et ses horreurs. Ces milliers d’enfants qu’on exile à l’autre bout de l’ Espagne, ce sont des “rouges”.
Des franquistes et des rouges sont encore là. La mémoire leur fait mal. Ils sont si proche.
C’est l’histoire de l’Espagne, de l’Espagne qu’on tait, du franquisme anti-rouge, de leurs enfants qui ne savent rien. Puis l’histoire se remet en marche. Le sang va encore couler. Des innocents et des exécuteurs. Ils veulent le silence à jamais. Cette Espagne là n’a jamais existé. Et si !!!.
Les Poupées de Nijar, Gilles Vincent, Ed. Au diable Vauvert, Janvier 2020.