Quatre à trois
Évariste revient du tribunal. Marie est aux vaches et aux cochons, Amato plante des patates. Évariste est juré pour un soi-disant meurtre. Au bout, il y a 35 millions de francs.
La belle Elsa et sa seringue ont-elles soulagées Vaudremont ?
Félix, le garçon de bar, est juré lui aussi. Quand il revient au Roy Soleil tout le monde se fiche de lui “toi Félix, juré, la justice elle sera pas fauchée avec ça” Félix entend bien faire, du mieux qu’il peut.
Le troisième, c’est Flavier le “Versaillais”. Ses idées vont-elles avec une femme qui tue son amant qui souffre depuis si longtemps ?
Le premier juré, c’est Montesson. Lui a beaucoup de femmes dans sa vie. Elsa Ludenstein n’est-elle pas de trop ?
Andrieux se croit encore dans le rang. Le président est une ganache et l’accusée une bolchévik. En rentrant chez lui, il devient aimable.
Micousin et Caudron sont les six et sept des jurés. Elle, c’est Louis XVI et lui lavabo et cuvette. Tous les deux sont ravis de se rencontrer.
Tous les deux sont pour sa libération.
La comédienne principale se met en scène. Les regards ne disent qu’une chose. “Ah c’est ça”. Je réponds aux questions du président. “Oui c’est moi qui ai fait la piqûre à Maurice, le fils de la patronne”. Elle est là et son regard est assassin
Question majeure pour Elsa : le pourquoi et le comment.
Vous devriez me remercier, vous qui n’avez pas bougé le petit doigt pour que cesse ses souffrances.
Mon avocat pose sa main sur la mienne “on va gagner”. La médecine donne son avis et les jurés doivent rentrer chez eux à la fin de ce premier jour d’assises.
Et là, c’est leurs tours, le malheur va-t-il changer d’endroit ?
A la barre, Marguerite, la maligne cuisinière, puis la sœur catholique.
Félix prend de l’importance, sa décision est claire et nette. Evariste dans la journée défend la justice républicaine et quand il rentre, c’est un autre film. Chez Andrieux, il reproche à sa fille de ne pas lui donner sa robe de chambre avec sa Légion d’honneur. Micoulin fait la rencontre qu’il ne faut pas, cette liaison est capitale.
Voilà le moment de la délibération, tous d’être des gens différents, un garçon de café, un militaire, un éleveur de vaches, un “Versaillais”, une antiquaire Louis XVI, un monteur de salle de bains, et un homme à femmes.
Certains préfèrent la souffrance à la mort, suivant que l’on est victime ou l'assassin. Le sabre, le goupillon, le beau monde, le plouc choisissent.
Entre leur âme et conscience, certains sont satisfaits et les autres crient à la justice incapable. Il y a, dans cette affaire, un sujet rare (1950), l’euthanasie.
Sur sept jurés une majorité prend position.
Justice est faite. Jean Meckert. Ed. Joelle Losfeld, octobre 2008.