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Publié par blog813

C'est pas du cinoche

 

Précisons qu'il s'agit d'une réédition dont voici la couverture originale

      Je suis bon à nibe dès le début, j'encanaille le certif et me voila quand même à la rue, ma mère me fout à la porte.

       Ma carrière de truand commence, j'ai quinze ans. Je me retrouve dans la bécane et fait quelques biftons. Le soir, à la Gaité-Montparnasse, il y a Maurice Chevalier, Dranem....Le soir, c'est la bande de Grenelle qui nous arrose.

      La mère Froment ne prête que sur gages. Elle se retrouve avec un ratelier à 1500 balles. En 14, le conseil de révision me balance. Avec les filles, je suis là, dans les bars (qui ferment à neuf heures du soir). J'ai les fouilles pleines de mornifle. Tout le monde de la truanderie, est au travail ; les sorties de prisons, les racleuses de trottoir, le bourgeois comme client aux mœurs de traviole. Dans ce taf là, il rencontre Sadec un enfoiré de première, il fait dans la calanche, les clients  renaudent rarement. Les canassons de Vincennes oublient la première place. Les caves continuent de banquer et les gails, de se balader.

       Les boxons débordent, ça turbine sec et les boutanches sont vite raides. Des histoires lamentables font la une du milieu. Des coups de pieds dans le ventre, des tapineuses dans les trains et le Pernod pour tenir le choc. Faut bien que les macs bouffent gratos !

       Grâce à Francis Carco, je rentre dans le cinéma. C'est moi le spécialiste de l'argomuche. Je me retrouve à la même table que Gabin, Viviane Romance, Jouvet, Fernandel, Arletty. Les théâtres sont aussi ouverts. "Lagardère, prends garde à toi".

      On me donne un boulot : trouver des figurants, des romanos, des racleuses, des bistrotiers, des pros de la bibine en 3x8. Tout ça ne vaut pas cher.

      J'approche des 50 ans. J'écris dans les canards, j'ai toujours les mêmes potes, Carco et Dorgelés. Mes préférés, Courteline, Hugo, Balzac, Maupassant et Mézigue.

       Mézigue, c'est Fernand Trignol (1896-1957), neuf films, apprécié par Céline et connaisseur du cinoche de l'époque. Zoneur de trottoirs, de bistro, et client, pour sûr.

       Avant-propos de Jean Gabin

       Pantruche , où les mémoires d'un truand. Fernand Trignol. Ed. Les Lapidaires, novembre 2020.

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