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Tu choisis, tu payes
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Le palais de justice est impressionnant. Il faut monter vingt-quatre marches pour y entrer, la froidure de l'architecture va de soi, on n'est pas au café du Palais ! Tous d'être là, à l'heure, la présidente frappe trois coups, un grand bruissement, puis le silence. Tout va y passer.
La menthe de Dubai, la farine bio du Maroc, le chien du voisin, la femme qui sert de punching-ball, des RSA, des tonneaux de 8.6, la quatorzième fois pour alcool au volant, des braqueurs pour pas cher. Des mots plus haut que les autres, de l'empathie, la bêtise crasse, le fond de la gamelle.
La justice, elle aussi, travaille en visio. Les résultats sont-ils dans la moyenne ? La police et les gendarmes ont autre chose à faire. Il y a parfois vingt-cinq affaires en une après midi. Pour certaine affaires, un psy serait mieux à cette place, accompagné d'un traducteur. Les prévenus s'excusent dans une sincérité de feuilleton télévisé. Les victimes regardent les bouts de leurs chaussures. Des mots de traviole de la part de la justice républicaine sont dits. Il faut bien que les justiciers apprennent leurs peines.
Je ne l'ai pas frappée, Mme la Présidente, je l'ai juste serrée à la gorge.
Croyez-moi, j'ai menti. Daniel Corsand. Dessins Jean-Roch Labégaria. Dialogues du tribunal de Pau. Ed. Gascogne, décembre 2020.