Le géant de Montastruc

Sept pieds sous la toise, du jamais vu en cette fin du 19ème siècle. Mazas est né en 1847.

Quand il sera "grand", il déplacera une charrette de foin comme qui rigole. En ces temps là, la vie est dure à la campagne. En haut, on change de République. La vie défile, il est recalé au conseil de révision.

Je vais à Montastruc, c'est là que Mazas est en paix. La mairie a fait un dossier sur lui. Dans les villages alentour, c'est l'homme de force. Son physique en fait un lutteur de renommée, on va l'appeler "Jean-Pierre "

Un Milhomme vient de Paris, pour lui, aucun problème, Jean-Pierre va embrasser le tapis. Les autres lutteurs pensent de même. Et bien non, c'est Jean-Pierre le plus fort ! Les sommes qu'il gagne, en font un paysan riche.

Un chêne malvenu tombe en travers du chemin, Jean-Pierre y met les bras. Aie ! mon dos ! Il va devenir une bête de foire. C'est l'heure de Paris, la Tour Eiffel fait 312 mètres de haut et Jean-Pierre 1,86 mètre, il a perdu 34 cm. Il va croiser le Dr Brissaud, un grand nom dans ses spécialités. Jean-Pierre a avec lui une femme qui traduit son patois en français. Il a bien été un géant atteint d'Acromégalie. En ce 5 novembre 1901, il est à Toulouse, il a 54 ans.

Un colosse. Pascal Dessaint. Ed. Rivages, mars 2021.

#Le billet de Patrice Lebrun