Les journées de 25 heures
"Schneider, qu'est-ce qu'il t'a pris de revenir ici au bout de dix ans ? Une idée à la con ! " La ville a bien changé, des cloches bien plus nombreuses ont envahi les trottoirs. Demain, c'est le Bunker, les habitués sont là, Bogart, Doudounes et Dieu. En face, le bistro, on cause beaucoup, les premiers accros sont de sortie.
Les Hoffmann sont une famille "normale". La fille, Betty, quinze ans n'est pas rentrée. C'est Schneider qui est là. Elle ne rentrera pas. Avec lui, d'autres flics, des vieux, des jeunes, et un nouveau Courapied. Son plus, c'est que personne ne le remarque.
Lauren Traven l'a dans le collimateur, le Schneider, elle, le gratte-papier. Se rapprocher n'est pas une mince affaire.
En ville, monsieur le maire fait la loi à coups de matraque. Tout le monde ne pense pas la même chose. Schneider est prestement convoqué chez Dieu. Manière, le commissaire principal, est là pour le défendre, la porte est vite ouverte.
Les obsèques de Betty continuent au resto du village. Yolanda attaque Schneider. C'est le jour de permanence, il est bon de rire parfois, une affaire commerciale entre une pute et son client, 50 francs et un couteau. Plus tard, Christiane, une balance, un vrai roman cette femme. La vie privée est bien souvent dérangée, 25 heures sur 24. Le pas grand-chose comme le pire. Paco se fait avoir comme il se doit, il est six heures du matin. Marcelle et Rosalie, deux amies, la deuxième a du piquant.
Autour de la table du resto, c'est toujours le boulot. Des cancans, des drames, des collègues qui causent, tout y passe, les cools et les cons. Un jeune est retrouvé noyé dans un canal, il habite la zone où les rez-de-chaussée sont bétonnés. Une pièce principale, la cuisine. La mère, la sœur racontent Simon "Slimane". Schneider, il a la cote. Une d'elles lui dit "vous n'êtes pas un homme à faire du rentre dedans, vous n'en avez pas besoin ".
C'est un Dodge qui est recherché, des traces si près de Betty. Un trio de "deux" pauvres types tombent et les flics les font parler. Le couple, Traven-Schneider, est au bar. Traven lui demande : tu es libre ce soir ? Oui !
Dans son boulot de journaliste, Traven a de la gueule. Évidemment, en haut ça déplait. Une " boulangerie " devrait être braquée. C'est quoi le meilleur moyen de faire tomber les casseurs ? C'est simple, il faut écouter Tina Turner. La flicaille est une maison aux poches bien remplies, forcément ça fait du bruit. Vient le jour de la reconstitution du meurtre de Betty, son père est en ruine, il s'assied par-terre.
Schneider est dans la police depuis longtemps. La violence a fait son chemin, de la guerre d'Algérie, aux affaires qui jonchent sa vie, il est toujours touché. Il est toujours là, 25 heures sur 24 et plus encore. L'affaire du chaton ébouriffé, la pire de toute.
Le Carré des indigents. Hugues Pagan. Rivages Noir Novembre 2021.