Le Panier de Jeanne et PIerre
Panier du Trophée Michèle Witta 2023
Michèle Witta, souvenez-vous, était cette bibliothécaire passionnée, et même au-delà qui fut un passeur de curiosité et permit de découvrir ô combien de talents cachés dans les rayonnages des médiathèques.
Aussi est-ce en son nom que nous avons rempli un beau panier regorgeant de parfums étrangers. Et quelle belle sélection que voilà... Il y a du talent chez nos ziens amis !
Allez, vous avez fini vos lectures des sélections françaises, aujourd'hui vous savez pour qui voter. Si vous doutez encore, laissez murir la décision et jetez-vous dans ces fascinantes traductions. Et comme le dit tout le temps Pierre : "N'oubliez pas le principal : lisez ! "
Béton Rouge
Simone Buchholz traduite par Claudine Layre
Editions Fusion 2022
Publiée en 2017, traduite en français en janvier 2022 dans la collection Fusion de L’Atalante, toujours par l’impeccable Claudine Layre, la septième enquête de la procureure hambourgeoise Chastity Riley suit immédiatement la précédente, « Nuit bleue ».
Fin septembre à Hambourg. Chastity Riley se voit affecter un nouveau collègue policier, après la fin mouvementée du volume précédent, doit enquêter à brûle-pourpoint sur l’étrange situation d’un cadre dirigeant de la presse, retrouvé nu, ayant subi des tortures, dans une cage au pied de l’immeuble de son journal – où, pour diverses raisons qui apparaîtront rapidement, il ne semble guère aimé des journalistes – et se retrouve très vite propulsée sur une inquiétante série dont le motif, pour apparaître à l’investigation, semblera légèrement vertigineux.
[…]
Cette lecture passionnante, après la précédente, confirme s’il en était besoin l’écriture rare de Simone Buchholz, proposant certes d’emblée d’une héroïne hautement atypique, mais sachant utiliser pour la nourrir une panoplie inhabituelle de moyens techniques littéraires, nous donnant à partager un regard unique sur Hambourg et sur le quartier de Sankt-Pauli, sur la société allemande contemporaine et sur une manière spécifique pour celles et ceux luttant intensément contre le crime de conserver une forme étonnante de détachement amusé au cœur de leurs obsessions les plus sombres.
La chronique complète est à lire sur le blog de Charybde 27
Billy Summers
Stephen King traduit par Jean Esch
Albin Michel 2022
Alors qu’à quarante-quatre ans il est bien décidé à raccrocher, Billy Summers, ancien tireur d’élite des Marines qui a servi en Irak avant de devenir tueur à gages dans la vie civile, accepte un dernier contrat, celui que son expérience et son instinct lui font pourtant pressentir comme « le coup de trop ». C’est qu’il y a deux millions de dollars à la clef, et puis la cible est l’un de ces méchants, nuisibles à la société, auxquels, conformément à son code d’éthique personnel, il restreint strictement son champ d’action. Il s’installe donc docilement dans la nouvelle identité prévue pour lui : un écrivain débutant, venu chercher le calme entre un modeste pavillon de banlieue et un bureau en centre-ville surplombant le palais de justice dont les marches serviront, le moment venu, de théâtre des opérations. On s’en doute, les imprévus vont s’en mêler, et les grains de sable initiaux se transformer en gros cailloux...
Peut-on rendre sympathique un homme qui gagne sa vie en assassinant des gens ? C’est ce que réussit Stephen King avec son personnage si bien campé dans ses complexités qu’il finit par transfigurer une intrique ouverte sous les auspices les plus classiques. Usant de la tactique du roman dans le roman grâce à la couverture d’écrivain qui, assez facétieusement mais pas sans danger pour lui, mène en réalité Billy à se montrer sous son jour le plus authentique – fin lettré, lecteur de Thérèse Raquin dont la référence accompagne d’un bout à l’autre le récit pour mieux souligner le poids de la mauvaise conscience qui fait du crime un calvaire, le sniper s’astreint ordinairement à une apparence d’homme de main un peu limité, destinée à endormir la paranoïa de ses commanditaires –, King déroule le suspense de son action principale tout en laissant son héros dévoiler lui-même son histoire et ses failles au rythme de l’écriture de ses douloureuses réminiscences.
La chronique complète est à lire sur le blog Les lectures de Canetille
Les Gens des Collines
Chris Offutt traduit par Anatole Pons-Reumaux
Gallmeister 2022
Chris Offutt les connait par cœur, les collines du Kentucky ; cela se sent immédiatement dans ce roman imprégné de ce terroir.
Mick est enquêteur dans l’armée sur les terrains les plus dangereux. Il vit davantage hors de chez lui qu’auprès de son épouse. Cette dernière s’apprête à donner la vie ; et c’est d’ailleurs pour cela, car prévenu par sa sœur le shérif de la ville, qu’il revient. Le ménage ne va pas bien ; on le découvrira au fil de cette histoire.
En parallèle, le corps d’une veuve est découvert sans vie dans les collines. Linda, le shérif demande de manière informelle l’aide de son frère, considérant, entre autres, qu’il gagnerait à être occupé plutôt que de noyer son chagrin en s’enfermant dans une cabane au fond des bois.
Si ce roman est une enquête, il n’est pas que cela. Il faut une excellente connaissance de la psychologie des gens des collines, leur esprit clanique, pour parvenir à démêler les haines, loyautés et rivalités qui lient chacun d’entre eux. Mitch, véritable homme du cru, et servi de ses qualités de militaire enquêteur endurci est l’homme de la situation pour aider sa sœur, encore inexpérimentée, femme en milieu misogyne qu’un fédéral débarqué sur place s’amuse à décontenancer.|…]
La chronique complète est à lire sur le blog de Mimi
Bobby Mars for Ever
Alan Parks traduit par Olivier Deparis
Rivages / Noir 2022
Troisième épisode d’une série qui devrait en compter autant que les mois de l’année, Bobby Mars for ever frappe encore plus fort que les deux premiers (Janvier noir et L’enfant de février).
Avec l’inspecteur Harry McCoy, je retrouve la filiation avec l’anti-héros Bernie Gunther de Philippe Kerr, un des pionniers aujourd’hui disparu du mouvement littéraire « Tartan Noir ».
Juillet 1973, la canicule règne sur Glasgow. McCoy subit toujours le harcèlement professionnel du sinistre Raeburn qui vient justement de prendre la direction par intérim du commissariat en lieu et place du juste Murray. McCoy est donc mis sur la touche alors qu’une très jeune fille vient de disparaître et met toute la ville en émoi. […]
La chronique complète est à lire sur le blog de Bigmammy en ligne
L’Illusion du Mal
Piergiorgio Pulixi traduit par Anatole Pons-Reumaux
Gallmeister 2022
Avec quel livre avez-vous fini et commencé l’année ? Je gardais de côté L’illusion du mal de Piergiorgio Pulixi car je suis à l’affût des romans qui me permettent d’aller par procuration en Italie. J’étais tellement bien là bas que j’ai lu ce polar de 600 pages en même pas deux jours (vive les vacances aussi et le luxe de pouvoir lire plusieurs heures de suite sans que cela soit un problème). La bonne nouvelle est que L’illusion du mal met en scène deux enquêtrices, Eva Croce et Mara Rais, au coeur du précèdent roman de l’auteur, L’île des âmes. Une autre occasion de retourner en Sardaigne !
L’illusion du mal : le pitch
28 dents sont retrouvées sur le palier d’une jeune femme abusée par son beau père. Ce dernier n’a pas été puni, les faits étant prescrits. Eva Croce, en vacances à Belfast, rentre alors à Cagliari, pour découvrir aux côtés de Mara Crais, à qui appartiennent ces dents. Quand une vidéo du pédophile édenté est reçue par des milliers de personnes et que celui vite prénommé le dentiste appelle le public à voter en ligne sur le sort de son prisonnier, la vindicte populaire se met en marche. Alors que la colère du peuple grossit face aux manquements de la justice, Eva Croce, Mara Crais et Vito Strega (un criminologue réputé qui les épaule) se lancent dans une course contre la montre.
La chronique complète est à lire sur le blog Baz-art