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Publié par blog813

Le Noir dans la BD (suite)
Le Noir dans la BD (suite)
Marc Andriot poursuit pour nous ses analyses de BD noires

Le Néo-Noir dans le Roman Graphique.

 

Les nouveaux Maîtres du Néo-Noir, à savoir le scénariste multiprimé dont Daredevil, Ed Brubaker, et le dessinateur au Will Eisner Award, Sean Philipps, et son fils à l’encrage, nous livrent la BD/thriller/ indépendante Night Fever (Delcourt-2023).

Binôme à qui l’on doit les excellentes séries Fatale et Criminal, entre autres, officie dans le Noir depuis de nombreuses années.

Ici, un homme mûr, agent littéraire américain, voyage en Europe. C'est un insomniaque. Durant une nuit, il prend l’identité d’un autre et décide de vivre cette parenthèse sans limites comme lorsqu’il était ado avec un meneur.

Perdu dans la nuit, sa quête de violence et de sexe car il est rangé aux Etats-Unis (femme et enfants), le pousse au meurtre.

Cette histoire noire qui se passe essentiellement la Nuit, instant comme personnage principal, nous pose ces questions : Qui est-on vraiment ? Est-ce que le monde de la nuit, sans les frontières, nous révèle vraiment à nous-mêmes ? Sommes-nous ce que la société nous demande (famille, enfants, métier) ou doit-on écouter notre flamme intérieure (écrivain) et verser dans l’acte primaire du meurtre ?

À ces questions, que la BD révèle, comme une parenthèse dans notre vie (si on peut tout effacer), l’Amour et le jour nous sauvent.

A lire.

 

Le Noir dans la BD de super-héros.

Gotham, cité de la corruption, des psycho-tueurs costumés et de la naissance de Batman, a un passé. C’est un retour dans les origines de Gotham il y a 80 ans et un vibrant hommage aux pulps d’antan que nous font revivre le scénariste, Tom King, le dessinateur, Phil Hester, et l’encreur, Eric Gapstur, dans la mini-série Gotham : Year One (DC-2023).

Qui sont les auteurs ? Tom King, ancien agent de la CIA est devenu scénariste de comics et a gagné de multiples Will Eisner Awards. Scénariste de Batman, il est devenu une référence. Phil Hester, auteur (scénario et dessin) travaille chez DC.

L’histoire ? Slam Bradley, détective privé venu des pulps des années 40, est à la recherche de la fille du couple Wayne, grands-parents de Bruce Wayne, Helen Wayne kidnappée et considérée comme la «  princesse de Gotham ». Mais, Bradley est engagé par la mauvaise personne au mauvais moment, comme tout début de très bons pulps.

Le lecteur de polars retrouvera tous les codes du Film Noir : narration à la première personne, l’agence de détective, les femmes fatales, une affaire qui dépasse le héros et les passages à tabac de rigueur. La pluie et la nuit aussi. Ainsi que le jazz et le fameux « All that jazz ».

Gotham brûle et le détective savait qu’il n’aurait pas dû accepter car c’est une affaire très violente et obscure ou rien «  n’est personnel mais alphabétique. Il sera le parfait intermédiaire de ce couple Wayne maudit et où chacun renchérit dans la haine.

Les dessins et les séquences s’enchaînent comme un film noir de la très grande époque vintage.

Entre monologue et scènes sanglantes.

Très bon ouvrage.

À lire pour tous les passionnés.

Le Noir dans la BD de super-vilains Marvel.

 

 

La Maison aux Idées s’est posée la question : Et si les tueurs psychopathes de Marvel (les super-vilains costumés) devenaient une La maison des Idées de Marvel équipe de super-héros : de Venom à Bullseye ?

C’est ainsi que l’album The Thunderbolts vol.1 : Faith in monsters (Marvel-1997) nous propose, en plein Patriot Act et Civil War , une équipe de super-vilains menée par le démoniaque Norman Osborn/Green Goblin, qui arrête les super-héros refusant, comme Captain America, de signer cette déclaration.

Scénarisé par le scénariste britannique, Warren Ellis, qui a écrit pour la BD indépendante et Marvel dans son univers Ultimate. Connu et reconnu pour sa BD Transmetropolitan. Et le dessinateur brésilien Mike Deodato JR qui illustre parfaitement les personnages tels Venom ou Bullseye.

Qui sont les Thunderbolts ? C’est une équipe de super-héros créée par le scénariste Kurt Busiek et le dessinateur Mark Bagley en 1997 qui se révèlent être des super-vilains pendant la disparition des X-Men et des F.F. Série basée sur de multiples rebondissements, révélations et trahisons. En effet, le lecteur est confronté à des super-vilains qui vont vouloir jouer les super-héros dès le premier débriefing ; le pendant des Suicid Squad de DC.

Ainsi, beaucoup de ruses (de croyances détournées du titre) et de manipulations de la part de Norman Osborn qui cherche toujours à supprimer Spider-Man et ses clones. Et le meilleur ouvre et termine chaque épisode : Bullseye, l’archi-nemesis de Daredevil, le plus psychopathe, le plus fragile aussi car il n’a pas de super-pouvoir. Mais, il est toujours la cerise sur le gâteau car il tue sans remords, se prenant pour le dieu d’une nouvelle religion.

À lire pour le scénario riche et les dessins superbes.

Le Noir dans la BD belge.

 

L’album Miss Octobre-L’intégrale (Le Lombard-2022) du scénariste Stephen Desberg et du dessinateur Alain Queireix, nous conte, au début des années 60, à Los Angeles où « il pleuvait. Et la pluie était chaude », le récit de Viktor Scott, une magnifique jeune femme blonde qui a perdu la mémoire suite à un accident de voiture. En même temps, des jeunes femmes sont tuées et leur corps photographié comme des pin-up mensuelles de Playboy. Les deux histoires se rejoindront. Et Viktor sera-t-elle la Miss Octobre (d’où le titre) ?

Qui sont les auteurs ? Desberg , d’origine belge, est à la fois un repreneur de séries et créateur. On lui doit 421 puis son arrivée chez Tif et Tondu, chez Dupuis, entre autres, enfin sa présence chez Le Lombard.

Alain Queireix, dessinateur passionné de BD, au style clair, classique et sensuel : tous les personnages féminins de cette BD sont superbes. Trop belles.

Tandis qu’en 4 tomes, Desberg mène le lecteur à travers l’enquête de police, ses ambitieux, ses secrets de famille et la vie privée désastreuse de l’inspecteur Clegg, entouré de femmes et sa fille.

Et c’est là que Viktor devient une jeune ravissante femme fatale pour le trop fragile inspecteur Clegg.

À lire pour le dernier tome qui insiste sur le couple maudit et ses conséquences pour la police.

Le Noir dans les comics de super-héros.

 

L’album The Punisher : Année Un (Marvel-1998) du duo de scénaristes, Dan Abnett et Andy Lanning, et du dessinateur Dale Eaglesham, nous conte la naissance du tueur de super-vilains lors de sa première année.

D’abord le titre. Année Un. Après le mythique Batman : Year One des Maîtres Frank Miller et David Mazzucchelli, de nombreux auteurs ont travaillé sur cette fameuse première année où le super-héros n’est pas encore tout à fait la légende qu’il deviendra et fait encore des erreurs. Voir le Daredevil : Man without fear de Frank Miller et John Romita Jr qui peut être considéré aussi comme sa première année.

Qui sont les auteurs ? Dan Abnett, scénariste britannique de comics et romancier né en 1965. Célèbre pour la série de comics Warhammer. Andy Lanning, écrivain et dessinateur britannique, a travaillé pour DC et Marvel. Est célèbre pour son duo avec Dan. Enfin, Dale Eaglesham est un dessinateur canadien depuis les années 80.

Apparu en 1974 dans le comics Amazing Spider-Man, le Punisher est le symbole de la Justice expéditive et de l’auto-défense : héritier de l’Inspecteur Harry et du Justicier, au cinéma les mêmes années. Il tue les gangs. Ses armes sont les armes de la rue. Aucun super-pouvoir.

Son histoire ? Alors qu’il pique-niquait à Central Park, sa famille (sa femme et ses deux enfants) sont pris entre les balles d’un règlement de compte entre deux gangs rivaux.

Notre album commence à la fin du massacre quand Frank Castle, laissé pour mort, s’avère vivant. Pétrifié par la douleur, on tente de le tuer. Mais, écoutant un temps un journaliste sans remords et un flic qui s’aperçoit que la Justice n’est pas juste, Frank aura essayé par les voies légales de croire en la Justice. Face à son inaction, lui, l’ancien supra-militaire, deviendra le Punisher et rendra lui-même Justice. Avec pour symbole un crâne peint sur la poitrine.

Le scénario nous replonge dans les années 70 et nous fait surgir cet anti-héros, pétri de douleur et amoureux de sa femme.

Les dessins nous replongent dans le Noir avec cette stature de bête de guerre blessée et sa violence. Les scènes de pluie, dramatiques, sont excellentes.

À lire absolument

Le Noir dans la BD témoignage.

 

Voici l’autobiographie inédite Je suis toujours vivant (Gallimard/Steinkis-2022) de Roberto Saviano, auteur du livre Gomorra devenu un best-seller et une série télé.

Voici la BD : le récit vrai de sa vie de reclus avec, au dessin, Asaf Hanuka, primé au W.Eisner Awards.

Qui sont les auteurs ? Roberto Saviano nous conte comment sa quête de Justice est née. Ce qui lui a donné la force de rédiger un livre-enquête sur la camorra dans l’Empire de la Gomorra. Depuis, il vit depuis quinze ans sous protection policière car condamné par la mafia napolitaine après avoir donné des vrais noms et de véritables enquêtes dans son livre.

Asaf Hanuka, né en 1974, est un dessinateur de BD israélien venu de la prestigieuse école Emile Cohle, à Lyon.

Dans un premier temps, la couverture est déjà puissante car on voit l’auteur sur le guidon d’un revolver, un équilibre entre la vie et la mort, menacé par une arme et un tueur anonymes. On comprend donc que sa vie est toujours en danger. Sa préface nous indique qu'elle est une « vie de résistance ». Enfin, le titre est un cri de révolte et, peut-être d’espoir, même s’il ne l’a pas choisie : «  Et moi…. Je suis toujours vivant ». 

Les couleurs sont importantes dans le récit : le rouge, le noir et le blanc sont réunis pour la violence de la mafia et ses conséquences sur l’auteur. Les couleurs évoquent les souvenirs d’enfance, l’amour impossible, l’Art et les grands Auteurs. Enfin, le noir et blanc : cette vie de reclus (tout le temps surveillé, scruté, menacé, insulté). Seul (sans aucun plaisir de la vie). Puni.

Le scénario est un grand cri de révolte et de liberté, appuyé par des auteurs qui ont combattu le fascisme. Et les dessins sont sobres et puissants.

Depuis quinze ans, même caché, sa parole vit et c’est ce qui fait mal à la mafia qui n’a toujours pas réussi à l’éliminer de peur d’en faire un martyre.

BD À LIRE ABSOLUMENT pour la force du témoignage !!!!!!!!

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