Le Noir dans la BD (suite)
Bonjour che(è)r(e)s ami(e)s du Noir,
Voici la suite de mes analyses sur le Noir dans la BD:
Le roman graphique The Little Sister-Raymond Chandler’s Philip Marlowe (2017-ibooks Graphic Novel)
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en couleurs, adapté du 5ᵉ roman noir du détective privé, La petite soeur (titre original) de Raymond Chandler (1949) par le très grand dessinateur américain, Michael Lark, connu et reconnu grâce à son run sur Daredevil, et ses deux prix Eisner pour ses travaux.
Ici, l’hommage est grand : il a gardé le monologue intérieur/voix off du maître du hardboiled. Les encrages et le noir font partis intégrantes de dessin. Les femmes sont belles et fatales. Les cases alternent entre décors et personnages. Et Marlowe, trimbalé dans toute l’histoire, garde sa barbe entre ses ennuis et ses nuits blanches.
À noter toutes les références au monde du Noir dans les cases (comme les livres Black Mask …). Toutes les figures du Noir sont représentées. Un vrai plaisir.
BD à redécouvrir ainsi que son adaptation au ciné en1969 par Paul Bogart sous le titre La valse des truands avec James Garner dans le rôle de Marlowe !!!!!
L’album en dégradé de noir et blanc des aventures du détective privé parisien, Nestor Burma :
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Du rififi à Ménilmontant (2024-Casterman) d’après une oeuvre du romancier du Noir, Léo Malet, et la fin du cycle Burma du dessinateur Tardi ( 20 ans de travail), nous plonge dans le Paris d’après-guerre (énorme documentation pour les décors parisiens, ici, le 20ᵉ arrondissement).
Un Paris de l’argot où l’on apprend que le Ménilmontant est un quartier populaire et d’ouvriers au début du 20ᵉ siècle.
C’est ainsi que le Paris de Malet et Tardi est le Paris des bistrots et des p'tits blancs, des sandwiches, où l’on pouvait encore téléphoner dans les cafés.
Ce sont des galeries de Portraits en dessins (Pennac) et des plans larges en perspective sur les rues, les quartiers et les monuments de l’arrondissement.
C’est la rencontre du maître du roman noir avec sa verve littéraire et transgressive et celle de l’humaniste dessinateur.
J’ai appris que Tardi a travaillé, pour ses adaptations BD de Nestor Burma, les arrondissements que Malet n’avait pas choisis pour ses livres.
À lire !!!!
L’album de BD Daredevil versus Punisher : means and ends (Marvel-2005) du scénariste/ dessinateur et encreur David Lapham
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nous offre un ultime combat entre la Justice (Daredevil) et l’Auto-défence (Punisher) sur fond de la mort d’un jeune innocent armé ( couverture).
Depuis le run de F. Miller sur Daredevil dans les années 80 et la rencontre entre Daredevil (avocat et vigilant) et Punisher (ancien militaire et vigilant), deux visions de la Justice s’affrontent.
Daredevil, avocat et super-héros (donc en-dehors de la loi) qui arrête les criminels mais ne les tue pas. Et The Punisher, opinant pour la justice expéditive, qui arrête les gangsters pour les tuer. Ceci suite à la mort de toute sa famille à Central Park, pris entre les feux d’un règlement de compte entre gangsters. Et donc son désir de vengeance et de mort. Comme le prouve le crâne dessiné sur son costume.
À partir des années 80/90, The Punisher a sa série ainsi que des spin-off. Depuis lors, les rencontres et combats entre les deux super-héros sont devenus mythiques.
Ici, les dessins sombres rendent bien hommage à New-York : buildings, boîte de nuit, ruelles et petits commerces.
Du point de vue du scénario, on retrouve tous les clichés sur les deux personnages antagonistes, les vilains urbains qu’ils combattent (Hammerhead et Buswacker) et les conséquences de la violence avec la mort d’un jeune innocent armé. Dont la sœur fait penser à la femme tuée du Punisher.
Enfin, les dessins inégaux sont très bons quand il s’agit de cases grands formats comme avec le Punisher.
Le Noir domine cette histoire violente et sombre.
Le TPB Punisher : In the blood (Marvel-2011) du scénariste américain indépendant sur le run du Punisher, Rick Remender, et du dessinateur et encreur français qui a travaillé pour Marvel, Roland Boschi
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nous conte le retour du vétéran solitaire, adepte de l’auto-défense, Frank Castle/Punisher à New-York.
Deux familles vont alors s’affronter : celle de Jigsaw, le pire ennemi du Punisher que ce dernier a défiguré mais aussi sauvé son fils, et la famille tuée du Punisher dont la femme est peut-être ressuscitée.
Le scénario est violent, ramène la guerre du Punisher aux luttes de familles en leur sein.
Mais, la guerre est sans fin et le Punisher ne s’entoure jamais de faibles. Les dessins insistent sur ses morts nombreux même s’ils sont criminels.
La fin de ce récit est sans doute la seule rédemption possible au milieu de cet enfer urbain qu’est New-York. 3ᵉ personnage et décors principal des grands Films Noirs.
À lire.
Bien amicalement,
Marc Andriot,
Romancier Graphique du Neo-Noir.