Le panier de Jeanne, marché du 10 février 2012
Une revue de presse blogosphère, par Jeanne Desaubry
Black Music
Arthur Dapieve, traduit par David Poncet
Éditions Asphalte, 2012
par Joël Gastellier, libraire
En ce 28 octobre, jour de la saint Judas Thadée, les pèlerins sont légion à Rio et l’on sent la ville grouillante de vie, d’énergie, formant des vagues ininterrompues de destins en marche. Du
flic corrompu au flanelinha (gamin de la favela qui nettoie les pare-brises) slalomant entre les voitures, personne pourtant ne semble remarquer ces individus masqués en Ben Laden. Faisant
irruption dans un bus scolaire, ils enlèvent un adolescent, Michaël Philips (qui devient “Maïcom Filipi”, dans la bouche des kidnappeurs) dont le père est l’un des cadres de la branche
brésilienne du pétrolier Exon. Si celui-ci veut revoir son fils en vie, il devra leur verser 200 000. Reais ou dollars, les interroge Michaël. Ils n’y avaient pas pensé... Mais Musclor et sa
bande (les Bufalo) savent qu’ils ont besoin d’acheter des armes à la police militaire pour contrôler la favela. Leur monde est un séjour en enfer mais c’est tout ce qu’ils possèdent. “Black
music”, à la crudité vivace et parfois dérangeante, nous rapporte également l’ambivalence des rapports qui se tissent entre les ravisseurs et Michaël.