Le panier de jeanne, marché du 23/11/2011
Une sélection de critiques parues sur le net cette semaine, par Jeanne Desaubry
Du son sur les murs
Frantz Delplanque
Editions du Seuil 2011
par Joël Gastellier, libraire
Qui a dit que la retraite était un long fleuve tranquille? Jon Ayaramandi, 68 ans, pourrait en apparence nous le laisser penser, lui qui a décidé de se la couler douce sur la côte landaise. Il faut dire que le basque chenu a bien négocié sa retraite auprès de son ancien employeur. Négociation ubuesque en l’occurrence puisqu’il s’agit d’un tueur professionnel ! 32 meurtres à son actif et un casier demeuré vierge pour ce fringuant papy, féroce amateur de riffs musclés et de pêche à la grenade. Solitaire le loup de mer mais pas dépourvu de sentiments. Arrimé à sa plage, il ne dédaigne pas jouer les nounous auprès de la petite Luna dont la mère, Perle, ne cesse d’émoustiller le tonton flingueur. Aussi comment peut-il lui refuser un coup de main quand son fiancé Al, pêcheur boiteux et taiseux, vient à disparaître? D’autant que Jon a croisé dans les parages l’un de ses anciens collègues de gâchette, Burger “le mauvais”. Ressortant les pétoires, il est de nouveau sur le sentier de la guerre.
Avis de tempête sur le Sud-Ouest : averses de gros son. Bien que Frantz Delplanque utilise des éléments devenus des classiques du genre, c’est avec malice qu’il prodigue ses arrangements dans un récit bien cadencé. Et si les personnages prennent corps au fil des pages, celui de Jon Ayaramandi est une véritable réussite. Ce tueur à gages, respectueux des usages (un Venantino Venantini des Pyrénées) et un tantinet philosophe (tendance méthode Coué), suffit à justifier la lecture “Du son sur les murs”.