Le Panier de Jeanne, 8 octobre 2013
Après un rappel de la sélection des Trophées 813 (n’oubliez pas de voter), résultat des choix des membres de l’association, un petit regard dans le rétroviseur ne fait pas de mal. Voici une sélection de critiques parues sur des livres que l’actualité ne touche pas, mais qui durent… ou qui emmènent leur lecteur bien loin.
Tel Aviv Suspect
Liam Shoham, Traduit de l’hébreu par Jean-Luc Allouche
Les Escales, septembre 2013
par Laurent Greusard
Parfois l'intrigue du roman policier est une longue montée tendue vers la résolution de son énigme, parfois c'est au contraire une longue descente aux enfers de son personnage principal. Avec Tel Aviv suspects, c'est une trajectoire différente que Liad Shoham, auteur israélien, nous présente : une partie de billard où l'auteur délivre le premier coup et éclate les boules disposées en triangle, laissant ensuite le contrôle du jeu à ses personnages.
Les protagonistes viennent d'horizon divers : un commissaire de police qui risque d'être mis sur la touche car ses performances baissent, un journaliste débutant qui doit faire ses preuves en face d'un rédacteur prêt à tout pour obtenir un scoop, le bras droit d'un gangster qui veut faire plaisir à son boss en éliminant ceux qui le gênent sans le prévenir, des avocats retors et des procureurs qui rêvent de promotion. Tout ce système pourrait rester bloqué sans l'arrivée de la fameuse boule de billard : […]
La suite sur le site K-libre
Le cercle des douze
Pablo De Santis traduit par René Solis
Argentine (2007) - Métailié (2009)
par Philippe Cotet
Le cercle des douze, qui réunit les plus grands détectives du monde, a décidé de participer à l'Exposition Universelle qui se tient à Paris en 1889. L'un de ses fondateurs, l'Argentin Craig, qui est le seul à ne jamais avoir eu d'assistant, décide d'ouvrir à Buenos Aires, quelques mois auparavant, une Académie destinée à transmettre son savoir. Après la mort de son meilleur élève tué par un homme qu'il cherchait à confondre, Craig plonge dans une étrange dépression et, peu à peu, seul reste auprès de lui Salvatrio, l'humble fils d'un cordonnier. Le Détective de Buenos Aires fait de lui son assistant et l'envoie à sa place à Paris participer aux travaux du Cercle.
Le cercle des douze est un récit criminel complexe, intelligent, profond, très bien écrit (traduction de René Solis), donc le livre idéal pour bien entamer cette rentrée littéraire.
Sous l'apparence d'un roman à énigme au charme suranné, flirtant parfois avec le fantastique, mettant en scène des détectives tout droit sortis des grands feuilletons du XIXème siècle, dans le décor et l'ambiance particulière d'une communauté humaine auto-célébrant sa puissance et son orgueil sans limites, Pablo de Santis nous entretient aussi de philosophie, de morale, de valeurs et, au final, retrouve le cortège des passions humaines, créatrices et meurtrières. […]
[…]
La suite sur son blog "le vent sombre"
Des Chiffres et des Litres
Rachid Santaki
Moisson Rouge 2012
par Baptiste Madamour
Nous suivons Hachim, jeune habitant de Seine Saint-Denis, bon élève, rêvant de devenir journaliste mais aussi montant les échelons dans le milieu du deal de cannabis, nous suivons Hachim mais aussi tout un petit monde qui peuple la cité, la famille de Hachim, ses amis, des petites frappes, des flics plus ou moins pourris. Rachid Santaki sait nous intéresser à eux, sans jugement, chacun cherchant surtout à survivre, à gagner de l’argent. Nous sommes dans un monde capitaliste libéral : l’auteur nous décrit avec minutie les mécanismes de la vente, de la concurrence, comme dans une entreprise classique avec des méthodes un peu plus expéditives. Cette bataille économique se fait entre gangs, mais aussi contre les forces de l’ordre : la limite de la loi est toujours floue comme est floue la différence entre l’intérieur de la prison et l’extérieur. C’est dans cet univers confus que se débat Hachim et l’auteur sait nous faire partager la tension qui se crée en lui entre désir d’extérieur, d’évasion et fidélité à ses amis, à l’univers dans lequel il a grandi. […]
La suite sur son blog "Du noir dans les veines"
Comme une Flamme Blanche
James Grady traduit par Jean Esch
Payot – Rivages / Noir 2002
par Yann Lespoux
Faron Sears est en quelque sorte devenu le Bill Gates noir malgré un passé trouble qui, dans les années 1970 a conduit en prison le jeune activiste qu’il était alors. Sears n’a pour autant jamais renié ses idéaux politiques et, devenu milliardaire en imposant ses logiciels informatiques et en se jouant des lois antitrusts, il est bien parti pour se présenter à l’élection présidentielle. De quoi intéresser le FBI qui l’a mis sous surveillance et découvre qu’un complot visant à l’assassiner est ourdi par des terroristes que ses agents n’ont pu identifier. Dalton Cole et sa collègue Sallie Pickett sont donc chargés d’infiltrer, avec son accord, l’équipe de Sears afin de découvrir qui veut sa mort et d’arrêter le mystérieux assassin qui doit exécuter le contrat et sème derrière lui des cadavres dans différents États. […]
La suite sur son blog « encore du noir »