Le nouveau Caryl Ferey : 100 p. pour une tragédie
Sam vient de Wounded Knee. Il est né de la vengeance de Custer ; Sam est de l'après Little Big Horn. C'est un raté, il a vingt ans, alcoolique.
Direction Las Vegas, l'Amérique en pleine lumière. C'est éblouissant, c'est mortel : chômeur, viré, cap à l'ouest, San Francisco. Tout le fond de la gamelle vit là. Les rêves ne sont que des résidus d'alcool, puis, là sous l'abri bus, une apparition, Jane. Elle va l'appeler Deux- Ours.
Jane vient de Fresno, la ville la plus bête d'Amérique, l'université, ces salauds de mâles la queue à la place du cerveau.
Elle aussi direction l'ouest, mannequin, junky, la vie qui vient, la vie qui s'en va, un accident. Tout est remis en question. Il y a bien une solution pour nous deux non ??.
Rencontre entre deux baisés de la vie, histoire quasi banale, rencontre hasardeuse, empathie immédiate. Une fois de plus c'est l'auteur qui fait la loi, cent pages pour une tragédie, bravo.
Les Nuits de San Francisco ; Caryl Férey ; ed. Arthaud mai 2014.