Le panier de Jeanne
Marché du 20 septembre 2014
Avez-vous remarqué ? Le soleil joue les prolongations après avoir boudé tout l'été. Comment ça, il y a des actualités plus brûlantes ? Non ! pas d'accord. Mieux vaut lire un bon bouquin que de voir les vieilles recettes changer de sauce ! Et en parlant de cuisine, voici mes conseils de dégustation, piégés sur la toile, pour vous...
Nu dans le jardin d’Eden
Harry Crews
&
7 Jours
Deon Meyer
tous les deux : Points Policier 2014
Parmi les excellents polars disponibles en format poche, retenons deux auteurs majeurs réédités chez Points. Ambiance décalée pour le magnifique roman d'Harry Crews, climat magouilleux pour l'excellent titre de Deon Meyer (7 jours).
Harry Crews : "Nu dans le jardin d’Éden"
Garden Hills est une petite localité de Floride, située non loin de l'autoroute reliant Tampa à Orlando. En cette fin des années 1960, il n'y reste qu'une douzaine de maisons habitées. Cette cité minière a pourtant été florissante, pendant un temps. Des ingénieurs y ayant détecté du phosphate en quantité, Jack O'Boylan acheta les terrains disponibles afin de construire une usine pour traiter le minerai de phosphate extrait du sol. Ce qui attira bon nombre d'ouvriers, pour lesquels Jack O'Boylan fit bâtir une ville, dans le creux des terres déjà exploitées. Celui qui profita le plus de la manne financière, ce fut Mayhugh Aaron, dit Fat Man. Peut-être finit-il à moitié fou, mais il avait négocié sans céder un sacré pactole. Cette fortune profite aujourd'hui à son fils, Fat Man Junior. Il habite la plus riche maison de Garden Hills, sur une butte dominant la ville quasi-morte. Car entre-temps, le phosphate s'épuisant, Jack O'Boylan cessa son industrie ici, et la plupart des ouvriers partirent. […]
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Anvers et Damnation
Maxime Gillio
Atelier Mosesu 2014
par Laetitia
Luc Mandoline est thanatopracteur et il thanatopracte fort bien. On le surnomme l’Embaumeur. Personnage de tournante puisqu’il s’est retrouvé entre les mains de plusieurs auteurs talentueux avant d’atterrir sous la plume de Maxime Gillio. Je ne connais pas encore cette icône de la momification quand j’ouvre ce livre mais très rapidement, je sais qu’on va s’entendre.
L’embaumeur, il a un côté San-Antonio. Il la raconte pas. Pas de promesse de bague à l’annulaire ou de baiser langoureux sous un saule pleureur. Il la joue décomplexé du nem. Oui, il y a quelques parties de jambes en l’air et comme le dit si bien Paul Colize (l’illustre préfaceur belge), si tu n’aimes pas le sexe, faut savoir que « les pages qui suivent sont entachées de quelques scènes culissimes qui feront rougir les moins de trente-cinq ans et fileront un coup de nostalgie aux plus de trente-sept ».[...]
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Écrire le Mal
Claude Champagne
Éditions Druide 2014 (Québec)
par Richard
« Le mal ne vit pas par lui-même … » dixit André, page 103.
Une couverture épurée où le mal prend toute la place.
En noir et blanc ! Comme si le mal mesurait tout l’espace à conquérir.
Une touche de rouge comme une tache de sang … qui s’étire, s’allonge et se traîne !
Un premier roman pour adultes de Claude Champagne, un roman noir, très noir ; assez pour qu’on se demande ce qu’il a pu écrire en littérature jeunesse !
Un premier polar qui annonce un talent certain vers une série de thrillers psychologiques à faire trembler d’effroi ses lecteurs.
Un premier roman policier où le criminel étale sans retenue toute l’essence du mal qui le possède, sans possibilités d’exorcisme ou de rémission. […]
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Goat Mountain
David Vann traduit par Laura Derajinski
Gallmeister 2014
par Jeanne
Je ne me lasse pas. Je me lasse ni de lire, ni de découvrir, quitte à parfois laisser tomber un livre insipide, ou au contraire à passer une nuit blanche. Cela s’appelle de la passion, cela ne se commande pas, et son partage ne fait que la rendre plus vivante.
Et pour ce qui est de prendre des risques… Lire Vann en est un, et même, un sacré.
Parfois secouant les oreilles, comme un âne fourbu, je suis arrivée au bout de cette lecture en éclopée. J’avais raté les marches d’un escalier de pierre très raide. En bas je m’étais payée la porte qui le fermait, et enfin, l’ouvrant pour m’échapper et retrouver le soleil, j’avais ramassé un seau d’eau glaciale qui m’avait définitivement anéantie…
Oui, c’est le triple effet Vann, et encore, vous avez affaire à une lectrice aguerrie. Vous voulez un conseil (d’ami) ? En voici un. Si vous êtes un ramolli du bulbe, un amateur de branquignollerie de plage, laissez tomber. Ceci est un livre réservé aux buveurs de raide, très distillé. […]
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