Le panier de Jeanne
Marché du mardi 30 septembre 2014
Une moisson automnale chez des blogueurs qui n'ont pas envie de voir finir l'été... Pourtant les vendanges sont terminées dans ma vallée, il va falloir se résigner à ranger le parasol, échangeant lectures de plage contre lectures de coin du feu. Ce n'est pas mal non plus, convenez-en... 813 fait comme les autres et repousse un peu encore l'automne en descendant au Sud. Amis de Pau, nous v'la... et en attendant les rencontres joyeuses à venir, voici quelques conseils de lectures savoureuses.
Bloody Cocktail
James Mc Cain traduit par Pierre Brévignon
Éditions l’Archipel 2014
Par Jacques
James M. Cain, qui est avec Dashiell Hammet et Raymond Chandler le maître du roman noir américain du milieu du siècle dernier, reprend, avec ce Bloody cocktail, un des grands thèmes des années 50/60 : le personnage de la femme fatale.
Dans cet ultime écrit qui ne fut publié qu’après sa mort, l’auteur de « Le facteur sonne toujours deux fois » et « Assurance sur la mort » utilise deux des ressorts classiques de ses personnages sulfureux : l’argent et le sexe. Et il le fait avec habileté, comme nous allons le voir.
La narratrice n’est autre que la femme fatale elle-même, Joan Medford, une superbe créature dont le mari vient de mourir dans un accident de voiture. Suspectée sans preuve par sa belle sœur et la police d’être responsable de la mort de son mari, Joan est obligée de trouver un travail qui lui permettra d’obtenir la garde de son jeune fils. Elle devient alors serveuse dans un bar dont la double spécialité et de proposer à sa clientèle essentiellement masculine et parfois fortunée, des cocktails sophistiqués servis par d’accortes jeunes femmes peu habillées.[…]
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Le silence pour preuve
Gianrico Carofiglio traduit par Nathalie Bauer
Éditions du Seuil 2014
par Morgane
J’avais envie de rester en vacances et donc, avant d’amorcer la rentrée littéraire, j’ai continué mon aventure italienne avec Carofiglio et une nouvelle enquête de son avocat, Guido Guerrieri.
Dans Le silence pour preuve, un de ses collègues vient le consulter avec des clients. Leur fille a disparu six mois plus tôt et le procureur s’apprête à classer l’affaire puisqu’il n’y a ni piste ni indice. Ils demandent alors à Guerrieri de trouver quelque chose dans les dossiers pour relancer l’instruction.
Celui-ci cherche un moyen de refuser ; il est avocat, pas détective privé après tout. Mais on connaît l’homme : en étudiant les documents, il se rend compte que certains n’ont pas dit tout ce qu’ils savaient et il se laisse entraîner dans sa quête de Manuela.
Bien entendu, plus il avance et plus l’image de la jeune fille modèle décrite par les parents évolue. Une chose est sûre, elle n’aurait pas abandonné sa famille sans un mot. […]
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Tout pour plaire
Ingrid Desjours
Éditions Robert Laffont 2014
par Caroline
Après "Echo" en 2009, "Potens" en 2010 et le fracassant "Sa vie dans les yeux d'une poupée" l'année dernière, Ingrid Desjours débarque dans l'univers du thriller psychologique !
Comment résumer "Tout pour plaire" ? Pas simple.
Déborah et David sont mariés. Leur voisine soupçonne rapidement que Déborah vit emprisonnée entre les griffes de son mari, un pervers narcissique.
Nicolas, le frère de David, débarque dans leur vie avec sa petite fille Emma après plusieurs années de silence car sa femme a disparu. La tension va vite être palpable dans la maison.
Sacha enquête, entre autres, sur la disparition de la femme de Nicolas et, séduit par Déborah, ne va avoir de cesse que de tourner autour de leur maison qui renferme tant de secrets.
Séduction, manipulation, mensonge, sexe, violence... tout au long du livre, vous allez vous faire divinement et diaboliquement manipuler par l'auteur, vous allez soupçonner tous les personnages, vous allez douter, flipper, sursauter, aimer les uns pour mieux détester les autres... en un seul mot, vous allez être conquis par ce livre !
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Retour au Magenta
Marc Villard
Rivages 2014
par El Marco
Il s’agit d’une compilation de vingt nouvelles de Marc Villard parue précédemment en 1998. Des trajectoires sombres et sanglantes dont on ne cesse de se délecter de l’écriture. Poésie et nébulosité. Lyrisme et argot. Lumière et ténèbres. Tout s’y mélange, s’entrecroise, s’entrechoque, se distord, pour des dénouements sauvages. La ligne directrice y est la femme, dans sa pluralité. Désirable, passionnante, ensorcelante ou sournoise, pour laquelle on tue, ou, paradoxalement, que l’on assassine par trop-plein d’amour. Dans ce recueil, les termes « espoir » et « avenir » n’y sont jamais imprimés autrement qu’avec du sang, aussi brûlant et sulfureux que la passion. Car, au-delà de cette quête perpétuelle du noir, Marc Villard ne dénigre pas la figure tutélaire féminine, bien au contraire. Il la magnifie de ses mots si personnels, soulignant les sentiments ambivalents, contradictoires et diaboliques qu’elle génère dans les cœurs et les esprits. Vingt récits tels un éblouissant bouquet de roses épineuses dont on ne peut mesurer la beauté qu’avec ce contre-jour si particulier de la cruauté.
Les autres chroniques d’El Marco (et les autres) sur le blog « Polars Pourpres »