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Publié par blog813

Marché du 10 octobre 2014
Après Pau, un aller retour très noir dans cette belle ville accueillante, après les Trophées 2014, beau cru, il fallait revenir au quotidien. Heureusement, en plus des premières courges spaghetti et des pommes pirouettes (non,je n'ai rien fumé, ce sont de beaux cadeaux que nous fait l'automne) il y a aussi dans mon panier : quatre beaux livres. Heureux zien, visiteurs comblé, voici une petite sélection de nouveautés automnales !

Le panier de Jeanne

La Sixième Extinction
Guillaume Lebe
au
Éditions Marabooks 2014

par Jacques
Guillaume Lebeau aime le froid, et même le glacé ! Après l’Arctique où il nous avait entrainés avec le Troisième Pôle, dans son nouveau roman la sixième extinction c’est l’Antarctique qu’il choisit comme nouveau terrain de jeu pour ses personnages, avec des températures qui peuvent atteindre allègrement les – 64 °C : beaucoup, beaucoup plus froid que l’Arctique, donc. Si son prochain roman devait avoir comme titre le neuvième désastre, il ne lui resterait plus qu’à trouver le moyen de placer ses héros dans un environnement proche du zéro absolu... Peut-être l’espace interstellaire ?
Bon, je plaisante parce que c’est tout ce que j’ai sous la main pour réchauffer une atmosphère bien fraiche, mais je dois avouer tout de même que je me suis bien amusé à la lecture de ce nouvel opus, dans lequel nous retrouvons nos deux héros, la paléoclimatologue Smila Sibir et l’étrange agent de la DCRI Ethan Terrel, de plus en plus séduit par la belle scientifique, mais qui a bien du mal à dégeler les sentiments de celle-ci à son égard. Ce suspense sentimental est naturellement peu de choses si on le compare à celui nettement plus intense qu’a su créer l’auteur, qui porte sur rien moins que l’avenir de l’espèce humaine, mais il ne peut laisser indifférent tous ceux qui, comme moi, ont conservé dans leur cœur un petit côté fleur bleue.
[…] lire la suite et les autres chroniques sur le blog « un polar collectif »

Le panier de Jeanne

Sara La Noire
Gianni Piroz
zi
Rivages Noir 2014

par Yann
Sans être physiquement présente, Sara la noire, la sainte des gitans qui trône aux Saintes-Maries-de-la-Mer, plane sur le roman de Gianni Pirozzi puisque c’est à elle que s’en remet totalement Guillermo. Le flic d’origine gitane, mais aussi proxénète et dealer à ses heures perdues, lancé depuis des années dans la recherche désespérée d’une enfant disparue des années plus tôt, alors qu’il officiait dans le Sud-est de la France, ne pourra en effet compter que sur elle.
Hanté par cette affaire mais aussi amoureux fou d’Hafzia, la marocaine qu’il a réduit à la prostitution et à la drogue après l’avoir sortie des griffes d’un mari violent et qui, par bien des aspects est à la fois une sorte d’avatar de Sara et de double de l’adolescente qu’il n’a jusqu’à présent pas pu retrouver, Guillermo avance sur un fil que l’on sent prêt à lâcher.
Harcelé par l’ex-mari d’Hafzia, l’IGS aux basques… Et Djibril l’adolescent tout juste sorti de prison après les émeutes de 2005 et qui voudrait se faire un nom à ses trousses après avoir accepter un contrat visant le policier, Guillermo se lance dans une fuite en avant désespérée dans laquelle sa vie ne tient plus qu’à l’hypothétique protection de Sara la Kali.
[…] lire la suite et les autres chroniques sur le blog « Encore du Noir »

Le panier de Jeanne

Franck Bouysse
Grossir le Ci
el
La Manufacture de Livres 2014

par Velda
Est-ce un hasard si Franck Bouysse a choisi de situer son roman dans les Cévennes, là où il y a quelques dizaines d'années, un dénommé Roger Louis Stevenson partagea une longue randonnée avec son ânesse ? Ces lieux encourageraient-ils la solitude ? Ou bien seraient-ils consolatoires des grandes peines que la vie nous inflige ? Gus vit seul dans une ferme délabrée, aux Doges, un lieu-dit perdu au milieu de la campagne rude, où l'hiver la neige persiste. Seul, pas tout à fait : il y a aussi le chien Mars, auquel Gus est fort attaché. Et puis, à quelques centaines de mètres de là, il y a Abel. Abel a deux bonnes dizaines d'années de plus que Gus. Lui aussi vit seul, dans sa ferme. Et pour tout dire, Gus et Abel sont à peu près la seule société l'un de l'autre, sauf les jours de marché, quand Gus descend au village et en profite pour aller faire un tour au café. "Que Gus aimait ce pays serait beaucoup dire, mais comme il n'avait rien connu d'autre, il s'était fait à l'idée d'y finir ses jours." Voilà, les choses sont dites. Gus est né là, il y mourra, et entre les deux il y aura eu une vie, que Franck Bouysse va nous dévoiler, doucement, au fil des événements.
Des événements, rarement il y en aura eu autant que cette année-là, aux Doges. La vie à la ferme est rude, mais elle est régulière, rythmée par les bêtes, par le temps, la neige, les clôtures qu'il faut réparer, les vaches qui vont vêler. Alors quand, en rentrant chez lui, Gus entend des coups de feu et voit une grande tache de sang, à côté de chez Abel, eh bien ça ne fait pas partie de ses rituels. C'est l'occasion pour l'auteur de nous montrer ce qu'est cette relation entre Gus et Abel, chien et chat, proches et pourtant toutes griffes dehors à la moindre alerte. Pas question pour l'un comme pour l'autre de laisser quoi que ce soit empiéter sur sa liberté, même si cette liberté est surtout une grande solitude. Sans doute cette relation est-elle le nœud du livre, puisque c'est d'elle que va naître l'intrigue sombre, insidieuse, mauvaise, qui anime ce livre et qui puisse son venin dans un passé inouï, un de ces passés familiaux que nous autres, hommes civilisés, avons bien du mal à croire et qui pourtant sont plus fréquents qu'on n'imagine. Beaucoup plus qu'un secret de famille, c'est une sorte de sauvagerie, de grand malheur fou, que nous raconte Franck Bouysse et qui nous emporte au cœur de ce pays de forêts, de ciels et de sols gelés.
[…] lire la suite et les autres chroniques sur « le blog du polar de Velda »

Le panier de Jeanne

Dernier Jour sur Terre
David Va
nn traduit par Laura Derajinski
Gallmeister 2014

par Jeanne
Gallmeister a jugé bon, et c’est une idée éditoriale intéressante, de faire paraître en même temps « Goat Mountain », un roman dur et beau sur lequel j’ai écrit il y a quelques jours et ce « Dernier jour sur Terre » témoignage d’une Amérique que rejette l’auteur. Cela ravira tous ceux que la création littéraire fascine, tous ceux qui fouillent sans cesse dans ce qu’il connaisse d’un auteur : à quel endroit, à quel moment et par quel procédé passe-t-il de la réalité à la fiction. Quels processus opèrent, quels filtres sont à l’oeuvre?
David Vann donne, sans fard, des clefs qui n’étonneront aucun de ceux qui, depuis qu’il est traduit, attendent chacun de ces livres avec une curiosité avide. Oui, son père s’est suicidé. Oui, avec une arme à feu. Vann a d’ailleurs hérité à treize ans de toutes les armes paternelles. Oui, ce père était un homme incapable de fidélité, d’amour, de tranquillité d’âme. Voilà pour le fond. Mais dans ce qui pourrait s’apparenter à un témoignage, plus qu’à un traité sociologique, il y a le style. Et quel style !
Je vais lâcher le gros mot qui fera frémir certains. Il y a dans quelques-unes des pages de « Dernier Jour sur Terre » un rythme, une violence factuelle, une noire solitude aussi forte que le témoignage de James Ellroy dans « La Malédiction Hilliker ». Cet enfant abandonné qui court les rues, une arme cachée sous ses vêtements et qui regarde par les fenêtres ? Cette tension terrifiée, cette fascination pour la mort ?
David Vann, en homme de bon sens, ne peut que s’interroger sur la multiplication des meurtres de masse dans les écoles américaines, et cette interrogation est ce qui motive le livre. Ce phénomène, possible dans un pays où l’on profère une religion insensée pour les armes à feu, plonge aussi ses racines dans la solitude d’une jeunesse élevée par la télévision. Et c’est cela qu’il nous raconte.
[…] lire la suite et les autres chroniques sur le blog de Jeanne

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