Le panier de Jeanne
Marché pluvieux du 14 novembre 2014
Vous en avez assez des commémorations centenaires ? Oui ? Alors, hop, une fois les champignons fricassés, les châtaignes débogués , au coin du feu, un polar : c'est une évidence. Du neuf, du vieux, du français, de l'étranger... pour tous les goûts.
Demande à la poussière
John Fante
10/18 2002 (première édition 1939)
Par ChrisMo
J'ai lu récemment « Demande à la poussière (1939) ». Il est indubitable que je n'ai pu en retirer que du plaisir. J'utilise une tournure à tendance négative « je n'ai pu... que » comme si je n'en avais pas eu assez de jubiler. Un paradoxe, usage d'une tendance moins que pour une action aux conséquences plus que. C'est là toute la matière de ce livre. L'article "John Fante, ce génie incompris " (mai 2013; par Thomas Vercelot - étudiant en journalisme), exprime au millimètre près mon ressenti.
Arturo Bandini est doué d'un talent d'écriture reconnu par un éditeur de magazine (réf. à la relation entre J. Fante lui-même et son propre éditeur) et surtout vanté par lui-même. Un prétentieux à juste titre.
Battu presque à mort par l'amour des femmes, de sa condition de pauvre écrivain non reconnu, dans une ville ou le rêve repousse un désert américain immortel — image d'un combat perdu d'avance entre l'homme qui cherche à perdurer alors qu'il n'est que passager de son existence mortel ; tandis que le désert ne disparaîtra jamais et nargue son attaquant en soufflant ses grains de sable jusque dans le moindre recoin de la vie de l'homme. Bandini se laisse porter au gré de son humeur — exécrable — aspirant à en ressortir une inspiration redoutable qui bouleverserait sa vie et la littérature...
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Tout Pour Plaire
Ingrid Desjours
Robert Laffont 2014
par Richard
Regardez bien la couverture ! Vous sentez-vous épié ?
Oui ?
Vous avez bien raison !
Ingrid Desjours vous regarde pendant votre lecture, vous espionne derrière chaque page et guette chacune de vos réactions. « Tout pour plaire » est l’occasion pour cette psychocriminologue (mot savant pour dire « auteure diabolique ») d’observer votre comportement de lecteur devant ses entourloupettes littéraires.
Lecteurs de polars et de thrillers, allez vite vous procurer ce roman passionnant et cherchez un cirque pour y subtiliser une perche d’équilibriste. Tout au long de cette histoire, vous vous sentirez comme sur une corde raide, en équilibre instable entre la culpabilité ou l’innocence de chacun des personnages. Dès que vous manifesterez la moindre certitude, le plus petit soupçon sur les véritables intentions d’un personnage, cette auteure démoniaque, en parfaite maîtrise de son récit, savourera la déconfiture et se mettra à secouer le fil de fer pour vous déséquilibrer et balancer son personnage, loin, ailleurs, où vous ne l’attendiez pas !
« Tout pour plaire » est un formidable thriller psychologique dans lequel Ingrid Desjours atteint une maturité littéraire étonnante et prouve son talent pour construire une histoire qui emberlificotera son lecteur…
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Des Dieux et des Bêtes,
Denise Mina, traduite de l'anglais (Ecosse) par Nathalie Bru
Le Masque 2014
par Velda
Denise Mina est épatante. A chaque nouveau roman, c'est un véritable enchantement. Pas au sens "conte de fées", mais dans le sens où, tout en conservant son style bien à elle, à la fois direct, imagé, parfois onirique, elle réussit à se renouveler et à nous surprendre. Dans Des dieux et des bêtes (quel beau titre !), elle nous ramène aux côtés d'Alex Morrow, sa femme inspecteur qui vient d'accoucher de deux jumeaux, mais qui pour autant n'a pas l'intention de se laisser aller sans entraves aux joies de la maternité. Heureusement pour elle, car l'affaire que lui réserve Denise Mina n'est pas de tout repos. Tout commence dans un bureau de poste de Glasgow. Attaque à main armée, une victime. Le mort est un grand-père, venu à la poste en compagnie de son petit-fils. Il tombera sous les balles de l'assaillant, après avoir confié le petit à un drôle de type, Martin Pavel. L'écriture de ce premier chapitre est particulièrement impressionnante : rapide, avec un sens du mouvement saisissant, une force d'évocation à la fois sobre et terriblement violente. Dès les premières pages, Denise Mina nous tient et elle ne nous lâche plus. Car cette scène de pure violence est encore exacerbée par un détail troublant: apparemment, la victime connaissait son assaillant... Et peut-être même l'a-t-il aidé dans son acte.
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Kobra
Deon Meyer traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet.
Le Seuil 2014
par Morgane (Québec)
Vous le savez, quand j’hésite, je reviens vers mes classiques, ceux qui ne me déçoivent pas ou rarement. Et donc, si le nouveau Deon Meyer arrive, je ne me pose pas vraiment de questions et je le lis. Et c’est exactement ce que je demandais.
Dans une guest-house, trois corps sont retrouvés, assassinés de matière méthodique, des pros tués par des pros. Un quatrième homme a disparu. Qui était-il et pourquoi devait-il être protégé ?
Pendant ce temps, Tyrone Kleinbooi continue de voler tout ce qu’il peut aux touristes qui passent. Il a besoin de cet argent pour payer les études de sa sœur et pickpocket est le seul métier qu’il a appris. Alors qu’il est arrêté pour un énième larcin, tout tourne mal ; la victime disparaît et les gardes de sécurité qui le retiennent sont tous abattus. Qu’a-t-il pris qui avait assez de valeur pour provoquer tant de morts ?
Dans Kobra, on retrouve Benny Griessel. Toujours sobre, toujours en couple avec Alexa, un jour à la fois, ses problèmes ne sont que des problèmes normaux. Jusqu’à ce que ces crimes soient commis et que tout se complique à nouveau.
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