Le billet de Patrice : " Être armé, c'est être... "
Steve Karmierczak va à son université. En trois minutes, il tue cinq des élèves et se suicide. Sa jeunesse, entre une mère ultra-possessive, les films d'horreur, la Bible et son père qui est dépressif. Il apprend aux autres à fabriquer des bombes et à tirer au fusil à plomb.
David, lui, a deux armes, celle qui est cachée fonctionne et quelques bavures s'ensuivent. La police le voit comme innocent.
Steve devient un "gothique". Il s'enfonce petit à petit dans sa différence qui n'apportera rien. Il devient le paria de son groupe social. Il s'enfonce doucement d'une manière brutale, 15 ans de médicaments, d'asile, de travail en CDI, huit tentatives de suicide.
David, à sept ans ; son père lui offre sa première carabine. Chaque sortie avec son père est accompagnée d'armes. Il faut tirer sur tout ce qui bouge, écureuil, pigeon, cerf, mouflon. Plus tard, papa retournera son arme contre lui, David ne se servira jamais plus de ses armes, il les vendra.
Steve rentre à l'université, personne ne le connait. Ses problèmes sont très bien cachés, c'est un étudiant doué. Tous de l'apprécier.
Ceux qui le connaissent disent de lui : « C'est forcément un tueur de masse tellement il est gentil. »
Pour Steve, il faudra "accuser la société" dira-t-il, avant le massacre. Elle n'a rien vu et pourtant il traine un dossier de plusieurs tonnes. David s'en sortira bien, et bien plus tard s'intéressera à cette affaire, sous le nom de David Vann.
Le lobby des armes américains est en accusation dans ce récit, des millions d'armes en circulation. On peut s'acheter une arme par mois, d'autre se cachent derrière le deuxième article de la constitution, sur le bord des routes des panneaux avec écrit « Les armes sauvent des vies ». Tout dépend qui les tient, manipulation évidente, le marché est énorme.
Et comme dit l'autre « Avoir une arme c'est avoir l'occasion de s'en servir. »
Dernier jour sur terre ; David Vann ; Ed. Gallmeister, septembre 2014.