[le Billet] La Vérité du Petit Juge
L’Ombre, le surnom est bien choisi. La batte de base-ball ne fait que frôler la victime. Le fil de fer est solide et le trou près de la plage, assez profond. Pour dormir? l’Ombre doit se vider de toutes ses larmes.
Le juge Alberto Lenzi slalome autant qu’il peut entre les femmes de sa vie, Laura et Marina . Avec la première c’est non, même pas la couleur de la culotte, pour l’autre c’est consommé.
Celui qui est dans le trou, c’est Marco Morello, une des familles de la ‘Ndrangheta. Il a les pieds qui dépassent.
Lenzi va visiter Mico Rota, un vieux de la vieille qui sait tout mais se garde de rien raconter.
Au Cercle, c’est la Comédia Del Arte. Et si Morello avait été exécuté à cause d’une histoire de fesses... Les cornes vont bon train. Lenzi interroge le père, rien, interroge la femme de Moretto, pas beaucoup mieux.
Le prochain, on le retrouve la tête en bas, pendu à un arbre. Pour les Morello, l’assassinat de Marco n’est pas encore sur la place publique, silence.
Marco avait une femme, Sara ; le piège est tendu pour Lenzi.
Le troisième, c’est un policier, l’Ombre le prend pour un cochon.
L’Ombre philosophe et se propose de raser les églises avant d’éliminer sa quatrième sainteté.
Don Mico imagine et Lenzi le presse d’imaginer avec lui. L’Ombre change de méthodes. Il donne à manger aux cochons. Le vicaire y est-il pour quelque chose et la fille de Céruso ?
Mimmo Gangemi est à l’aise avec son “petit” juge et ses femmes, avec le Cercle où toutes les bonnes consciences refont le petit monde de l’affaire. Lenzi a 45 ans et du beau temps nuageux devant lui.
La Vérité du petit juge ; Mimmo Gangemi ; Ed. du Seuil, avril 2017.