[le billet] Regarde la, ma ville elle s’appelle bidon
015-03595/2011, c’est le numéro de dossier sous lequel je suis inscrit. J’ai balancé un sac d’ordures sur la tête de bruyants voisins dans la cour.
La police me téléphone et m’annonce que je suis mort depuis 2008.
J’habite Rio, avec ses quartiers hyper friqués et ses favélas dédiées à la société d’en bas, vendeurs de drogue compris.
“Vous étiez où en février 2008 ? ” — Le mois où je suis mort, j’étais en Europe pour mon nouveau roman !
C’est Christiane qui l’a dit. “Joao Paulo Cuenca est mort ! “. Si je suis mort, il serait peut-être bon de faire une enquête.
Rio a changé, la nouvelle ville a pris place, je suis vite perdu. Les dollars ont tout envahi.
La population va avec, des bobos, des beaux culs, belles gueules.
Je suis resté longtemps en Europe et j’ai perdu Rio. Sur les journaux le Christ Rédempteur prend son envol.
Une visite à un détective s’impose. Plusieurs questions. Suis-je fou ?
Ne faut-il pas chercher la femme ?
Elle est bien difficile à retrouver celle qui m’a désigné, mort à la morgue
Comment se réapproprier ma ville ?
Et si je meurs tout seul dans un coin ?
Je vis au minimum, vais-je grandir dans ce Rio que j’ai perdu ?
L’acteur, l’écrivain, l’auteur, le personnage les quatre ensemble à la recherche de ce qui les rassemble. Et si j’étais vraiment mort ?
J’ai découvert que j’étais mort ; J.P.Cuenca ; Ed. Cambourakis, septembre 2017.